Alors que l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre près d’un mètre d’ici 2100, les bureaux d’études en ingénierie maritime et les futurs ingénieurs ont besoin d’outils d’analyse capables d’évaluer l’impact des phénomènes hydrauliques et la résilience des ouvrages de défense. En simulant des états de mer réels, le canal à houle permet de réaliser des essais de modélisation physique, plus fiables que la modélisation numérique. Il est donc l’outil de base de l’ingénierie côtière.
40 m de long et 1,50 m de profondeur
Il existe déjà des canaux à houle en France, dont un à l’université de Caen, mais de plus petite profondeur. À grande échelle, il faut aller chercher à Hanovre (Allemagne) ou Delft (Pays-Bas): chaque simulation est très coûteuse et nécessite des mois de préparation.
Le canal à houle de l’ESITC Caen se positionne dans les canaux dits de « profondeur intermédiaire ». Mis au point par l’école d’ingénieurs et le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), il est désormais le plus long de France, derrière celui d’EDF à Chatou (Yvelines).
Avec ses 40 mètres de long, sa profondeur de 1,50 mètre, ses 50 mètres cube d’eau et ses parois entièrement en verre d’une épaisseur de 19 millimètres pour subir la pression, le canal à houle peut simuler des hauteurs de vague de 15 mètres.
Opérationnel en septembre
L’investissement s'élève à 300 000 euros. Il est partagé à part égale entre l’Etat, la Région Normandie et l’ESITC Caen. Construit en Ecosse par Edinburgh Designs, leader mondial de la technologie du générateur de houle, le canal a été entièrement assemblé dans le laboratoire d’hydraulique de l’école d’ingénieurs de Caen, où il a fallu réhausser le plafond et alléger la charge au sol pour faire rentrer cet aquarium géant…
Bientôt équipé d’une cuve de récupération d’eau, cet équipement de haute technicité sera pleinement opérationnel en septembre. Les grands entreprises de génie maritime attendent déjà à la porte.