A 94 ans, Ragni a toujours soif de croissance. Spécialisée dans la conception et la fabrication de solutions d'éclairage public, l'entreprise familiale basée à Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, vient d'accueillir à son capital Bpifrance et le fonds d'investissement franco-africain AfricInvest. Cette primo-ouverture - minoritaire - vise à soutenir l'industriel azuréen dans sa transformation numérique, son développement à l'export et sa transition écologique. Autrement dit, « il s'agit de se donner les moyens structurants pour passer de la PME à l'ETI », résume son président, Marcel Ragni.
Disposant de six sites de production dans l'Hexagone et de deux à l'étranger (en Bosnie-Herzégovine et aux Etats-Unis), le groupe réunit 150 collaborateurs pour un chiffre d'affaires (en 2019) de 55 millions d'euros, dont 30 % réalisés à l'export. « En France, reprend le dirigeant, nous représentons entre 10 et 12 % d'un marché en pleine évolution où le smart lighting s'impose et nous pousse à des offres plus larges, plus technologiques, qui ne se limitent pas à de l'éclairage raisonné, mais vendent aussi du service lié à l'éclairage public. » Parmi celles-ci, la gamme de bornes multifonctions modulaires Korner, conçue par son bureau d'études interne (25 personnes), qui sera exposée au sein du pavillon France lors de la prochaine Exposition universelle organisée du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022 à Dubaï, aux Emirats arabes unis. Une visibilité bienvenue pour le groupe, déjà représenté dans 60 pays, et notamment en Afrique de l'Ouest où la PME, forte de l'accompagnement d'AfricInvest, entend mieux structurer ses partenariats afin de s'installer durablement.
Des chaînes robotisées en projet. L'autre priorité consiste à moderniser l'entreprise, de son outil informatique à ses process de production. Après avoir investi 10 millions d'euros dans la construction de son nouveau siège associé à un bâtiment logistique, Ragni entend désormais transformer ses anciens locaux en un site productif 4.0 intégrant notamment des chaînes robotisées pour « absorber la croissance à venir ». Car, si en 2020, le groupe a accusé une perte de 25 % de son chiffre d'affaires, il garde confiance en l'avenir. L'entreprise, qui a embauché 10 personnes supplémentaires en pleine crise, parie sur l'après-Covid… à condition toutefois de ne pas être pénalisée par la pénurie de matières premières.
