La France à l'arrêt. Mardi 17 mars 2020, l'Hexagone est mis sous cloche. Les Français restent chez eux… même les salariés du BTP. Et ce, au grand dam de Murielle Pénicaud, la ministre du Travail de l'époque peu au fait des réalités du chantier. Le BTP aura recours massivement au prêt garanti par l'Etat, au chômage partiel, au fonds de solidarité pour supporter les coûts fixes, et à la mise en place de l'exonération de cotisations sociales pour certaines TPE et PME. A la suite de la publication, le 2 avril, du guide élaboré par les partenaires sociaux, l'OPPBTP et l'Etat, les chantiers ont pu reprendre pour ne plus s'arrêter.
L'heure de la relance. Septembre 2020 voit l'annonce du plan France Relance. Le gouvernement met sur la table 100 Mds € à engager sur deux ans, dont 40 Mds € de financements européens. Peu avant, en juillet 2020, sont dévoilées les conclusions du Ségur de la santé. Son volet investissement est doté de 19 Mds €, dont 6 Mds € au bénéfice de grands projets. Le CHU de Nantes, dont la cérémonie - symbolique - de la pose de la première pierre se déroulera fin janvier 2022, en est la première manifestation concrète. Le financement de l'Etat sur cette opération sera passé de 225 M€ initialement prévus à 400 M€, soit un tiers du budget global.
Le grain de sable des matériaux. Avec le redémarrage presque brutal de l'économie mondiale fin 2020, le secteur de la construction est soudain confronté à de vives tensions sur les approvisionnements et les prix des matériaux. Les chantiers qui battaient à nouveau leur plein connaissent des retards, poussant Bercy, en juin 2021, à installer un comité de crise et à imposer la non-application des pénalités de retard dans les marchés publics de l'Etat. En janvier 2022, le comité de crise chargé de veiller au respect des délais de paiement pour ces marchés voit ses compétences élargies à la question des approvisionnements. Sa mission : débusquer les « comportements anormaux [...] susceptibles d'accroître significativement les tensions du marché ».