PROFIL Spapa Un indépendant qui garde le cap

Spapa, société reprise voici dix ans par Alain Thomas et Michaël Farmer au britannique Tarmac, a été rachetée, en août 1996 par Philippe Belaud-Retureau. Cet ancien directeur de Colas avait quitté le numéro un mondial de la route, en juin 1994, et il a apporté à Spapa plusieurs PME acquises auparavant (Pétrissans, la mine d'asphalte SFA, etc.). « J'ai mis trois ans à monter cet ensemble. L'activité s'équilibre aujourd'hui par tiers entre les TP-routes-VRD, l'étanchéité et le bâtiment industriel », déclare Philippe Belaud-Rotureau qui, quoique prêt à saisir toute bonne opportunité, ne prévoit pas d'opération de croissance externe spectaculaire cette année. Spapa a réalisé, en 1996, un chiffre d'affaires de 924 millions de francs pour un résultat légèrement positif, ce qui la situe au niveau de Chantiers modernes (GTM-Entrepose). Le groupe, qui a également pour directeur un ancien de Colas, Bruno Bony, table sur une stabilité du chiffre d'affaires en 1997 et une légère amélioration de son bénéfice. Dans le bâtiment industriel, « ils ont épuisé toutes les possibilités de gains de productivité classiques ; ils leur faut désormais adapter leurs bâtiments à de nouveaux process de production. On pourrait donc aller vers une relance du neuf au détriment de la réhabilitation, mais la grande inconnue reste 1998 », analyse le président de Spapa.

Dans l'étanchéité, Spapa est numéro trois du secteur en tant qu'industriel derrière la Smac (Bouygues) et Soprema, mais il est numéro 2, derrière la Smac, en tant qu'entrepreneur. L'exercice en cours devrait être en ligne avec celui de 1996 (300 millions environ). Si le marché du neuf, qui évolue en fonction du nombre de mètres carrés qui se construisent, a atteint un pallier, dans l'entretien, tout va dépendre de la reprise des marchés privés, fortement pénalisés par la crise des syndics.

Dans la route, les VRD et les TP, où la surcapacité règne, Spapa tient avant tout à préserver ses marges. « Cette surcapacité mène à la guerre des prix. La seule solution est de prendre des parts de marché en rachetant de petits fonds de commerce. C'est ce que je compte faire pour maintenir notre activité », poursuit Philippe Belaud-Rotureau. Quant à un éventuel redémarrage via les collectivités locales, il dépendra de leur capacité à régler la question des dépenses sociales.

PHOTO :Philippe Belaud-Retureau. Philippe Belaud-Retureau, P-DG. Chiffre d'affaires : 924 millions de francs. Résultat net consolidé : 5,172 millions de francs.

Effectifs : 116 personnes.

Nombre de sociétés : 13, dont 4 sociétés d'enrobage et d'asphalte et une mine d'asphalte, la SFA, près d'Alès (Gard).

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