A 52 ans, Philippe Neys a le gabarit d'un troisième ligne de rugby mais il conduit avec doigté ETPM, une PME spécialisée dans les réseaux. Depuis qu'il la rachetée en 1983, ce Basque d'origine hollandaise a tout connu. La grande époque des poteaux béton, les premiers pas de l'enfouissement des lignes électriques, la guerre des prix et puis… le 27 décembre 1999. La tempête qui a ravagé le sud ouest de la France annonce comme une deuxième naissance pour ETPM. Seul ou en groupement, avec des entreprises françaises ou espagnoles, dans les Landes, les Pyrénées Atlantiques ou en Gironde ETPM va engranger contrat sur contrat pour redresser ou enfouir les lignes EDF dont la tempête a eu raison. De 7 millions d'euros de chiffres d'affaires en 1999, l'entreprise passe à 12 millions en 2003 et à 20 millions cette année. Et Philippe Neys ne se laisse pas faire. Il crée avec d'autres le Sera, un syndicat d'entreprises locales qui ne veut pas se laisser enfermer par des niveaux de prix négociés au niveau national. Il réinvestit chaque année l'essentiel de ses bénéfices dans du matériel neuf. A la pointe, il répond présent quand le conseil général investit dans la fibre optique. A l'affût, il suit EDF et sa plate forme achat de Bordeaux dans ses investissements dans les DOM et crée une filiale à la Réunion. A l'attaque, il monte des agences à Bordeaux, Nérac, Begaar dans les Landes, rachète une entreprise à Pau et s'annonce dans le Périgord. Aujourd'hui ETPM est solidement installée sur ses marchés. Son P-DG tient à son indépendance comme à la prunelle de ses yeux. Et prépare tranquillement Olivier son fils (diplômé de commerce franco espagnol et master en achat industriel) à lui succéder.
Jean-Bernard Gilles
Prix Moniteur de la construction 2006 de la région Sud-ouest (catégorie Travaux Public)
ETPM SA, Arcangues (64)
CA 2005: 17,35 ME, 101 salariés