Prévention Le BTP prend la mesure du risque routier

Les accidents de la route constituent un risque professionnel majeur dans le secteur de la construction. Pour les prévenir, les entreprises se mobilisent en mêlant sensibilisation régulière et formation des salariés.

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En 2007, 76 salariés du BTP ont trouvé la mort sur la route ; 46 ont été victimes d’un accident de trajet (déplacement domicile-travail) et 30 d’accidents survenus en mission (d’un chantier à un autre par exemple). Les accidents routiers constituent la première cause d’accidents mortels, devant les chutes de hauteur. Et les raisons sont multiples : vitesse excessive, défaut d’entretien des véhicules, mauvais arrimage du matériel… Pour les entreprises, la prévention de ce risque constitue un triple enjeu : humain, réglementaire et économique.

D’un côté, le Code du travail spécifie que l’employeur doit prendre des mesures pour assurer la sécurité de ses employés. De l’autre, un décret du 5 novembre 2001 l’oblige à évaluer les risques professionnels et à les consigner dans un document unique (DU). Pourtant, les entreprises qui intègrent le risque routier dans leur DU restent encore trop peu nombreuses. Les répercussions économiques de ces accidents pesant très lourdement sur les comptes des entreprises, certaines engagent en revanche des actions pour les circonscrire.

Actions de sensibilisation

C’est le cas de Bouygues Entreprises France Europe, qui développe depuis quatre ans des actions de sensibilisation. Sa politique a d’abord reposé sur des chartes signées, entité par entité, sur des recommandations pour privilégier d’autres modes de déplacements, et sur la mise à disposition systématique de vidéoconférences. Les gros rouleurs et les accidentés récidivistes bénéficient, quant à eux, de stages de conduite. Des actions qui ont permis de réduire le nombre d’accidents mortels de 58 %, de faire chuter le taux de fréquence des accidents avec tiers à 13 %, mais aussi de développer un nouveau rapport à la voiture et d’instaurer le principe « d’éco-conduite ». D’autres initiatives se multiplient, comme la signature de chartes routières par les organisations professionnelles, les entreprises et les professionnels de la prévention. Elles illustrent l’engagement de ces acteurs en matière de sécurité routière et leur volonté de mettre en œuvre le « code des bonnes pratiques ».

Formation multimédia gratuite

Né en 2003, à l’initiative des grands organismes de prévention et de l’assurance-maladie, ce code préconise d’agir sur la conduite, l’organisation des déplacements, l’entretien du parc de véhicules et l’usage du téléphone au volant. Grâce au relais des fédérations régionales et départementales, la FFB a ainsi sensibilisé, en deux ans, 20 000 salariés au risque routier au travers d’une session de formation multimédia de deux heures. Gratuite pour l’entreprise, cette formation donne lieu à une attestation qui peut être jointe au document unique d’évaluation des risques professionnels.

Aujourd’hui, l’autre sujet de préoccupation demeure la conduite de véhicules utilitaires légers sûrs (VUL) conformément aux recommandations d’un livre blanc. Elaboré en 2007 par le comité de pilotage pour la prévention des risques professionnels, il envisage la rédaction d’un cahier des charges pour l’acquisition de VUL adaptés à leur usage de travail en intégrant les fonctions de sécurité, la mise en place d’un carnet de suivi ou l’élaboration d’un référentiel de compétences du conducteur.

Conscient de cet enjeu, l’union des groupements artisanaux du Centre Alsace a choisi d’agir à la source avec le programme de conduite accompagnée AJC Pro, qui aide les apprentis entre 16 et 25 ans à passer leur permis au volant d’un VUL (voir témoignage ci-dessous). Le maître d’apprentissage est alors désigné comme tuteur auprès de l’auto-école. L’apprenti apprend la maîtrise d’un véhicule qui lui servira tout au long de sa vie professionnelle. Ce programme s’inscrit dans une démarche globale de prévention des risques menée par la caisse régionale d’assurance-maladie, le plan départemental d’action à la sécurité routière et le conseil général du Haut-Rhin. Son objectif : toucher 800 jeunes au travers des trois centres de formation d’apprentis avant de généraliser l’opération à toute la France.

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