Négoce : Comment faut-il comprendre le rapprochement engagé entre Placo et Isover ?
Pierre-Emmanuel Thiard : Ce rapprochement procède de la volonté d’aller chercher plus de croissance. Autour de l’expérience client, du confort intérieur, de la performance thermique, il nous permettra d’apporter une réponse forte et d’aller beaucoup plus loin dans la complémentarité de nos métiers. Par exemple, Isover dispose d’un réel savoir-faire reconnu dans le diffus et la maison individuelle, alors que Placo est très reconnu pour son expertise sur les grands chantiers techniques. La combinaison de nos produits, offres et solutions apportera des réponses différenciantes. Mutualiser nos efforts prendra tout son sens à l’heure du déploiement digital, du BIM, du recyclage, autour de l’innovation et de la prescription.
Négoce : Ce rapprochement se traduit-il par une fusion juridique ? Les deux marques gardent-elles leur existence ?
P.-E. Thiard : Les deux marques sont très reconnues, expertes dans leur domaine. Elles continueront bien sûr à vivre pleinement. Il ne s’agit pas non plus d’une fusion, mais d’un rapprochement qui conduira nos équipes expertes à aller chercher du plus.
"Un directeur général unique chapeaute depuis le 1er juillet les deux entreprises"
Négoce : La décision de céder l’activité PSE a-t-elle un lien direct avec ce rapprochement, qui aurait rendu difficile la cohabitation de deux solutions isolantes ?
P.-E. Thiard : Non, ces deux sujets n’ont rien à voir entre eux. La cession de l’activité PSE s’inscrit dans la revue stratégique des actifs initiée par Pierre-André de Chalendar l’été dernier. Le PSE souffrait au sein de Saint-Gobain d’une rentabilité faible, supportant les coûts d’un grand groupe mais sans bénéficier des synergies industrielles. La présence d’un repreneur avec un projet industriel a donc conduit à sa cession. Mais les solutions de doublage PSE resteront au catalogue de Placo, qui continuera à les produire, à l’exception du composant PSE.
Négoce : Le rapprochement consiste donc avant tout en un management commun aux deux entreprises. Comment la direction générale est-elle désormais assurée ?
P.-E. Thiard : Un directeur général unique, Hervé de Maistre, chapeaute depuis le 1er juillet dernier les deux entreprises. Il chapeaute plus spécifiquement les questions industrielles et logistiques. Je suis pour ma part à ses côtés en tant que directeur général adjoint, en charge du front, de la partie clients.
"Notre sujet, c'est de chercher de la croissance supplémentaire"
Négoce : Pour vos clients, justement, les distributeurs comme les entreprises, qu’est-ce que ce rapprochement va changer ?
P.-E. Thiard : Pour l’heure, rien ne change. Les périmètres restent distincts. Nous travaillerons prochainement avec nos collaborateurs et nos clients, et si des solutions se dégagent pour être plus performants ensemble, alors nous les appliquerons. C’est l’esprit de Transform & Grow : créer davantage de collaboration et de synergies.
Négoce : Cela signifie-t-il que d’autres entités du groupe sont appelées à rejoindre ce nouvel ensemble ?
P.-E. Thiard : Non ! Nous sommes déjà face un vaste chantier, auquel nous devons donner du corps.
Négoce : Vous avez mis en avant des motivations commerciales et de développement pour expliquer ce rapprochement. La réduction des coûts de fonctionnement fait-elle partie du projet ?
P.-E. Thiard : Au risque de vous étonner, ce n’est pas du tout la raison. Nous disposons d’équipes reconnues, et notre sujet n’est pas celui de la réduction des effectifs, mais bien celui de chercher de la croissance supplémentaire.