Maisons en briques rouges et ciel maussade : Patrice Vergriete était à Fécamp mardi 1er août, pour son premier déplacement officiel en tant que ministre délégué au Logement, un poste que le maire de Dunkerque occupe depuis le 20 juillet 2023. Patrice Vergriete est d’abord venu échanger dans la matinée avec les acteurs locaux du logement. Au cours d’une table ronde, la direction territoriale d’I3F et celle d’Habitat 76 ont pu "poser des questions ouvertes sur les attentes, les besoins et la stratégie" liés à la construction de logements, indiquent les bailleurs à AEF info.
Patrice Vergriete est ensuite venu annoncer une "bonne nouvelle" au maire [LR] de Fécamp, David Roussel : la préparation d’un décret qui "actera le changement de catégorie de Fécamp, qui passerait de B2 à B1", a expliqué le ministre. Pour mémoire, lors des conclusions du CNR logement le 5 juin, la Première ministre Élisabeth Borne avait en effet annoncé une révision du zonage à "très court terme" qui permettrait à une centaine de communes aujourd’hui en zones détendues de passer en zones tendues, avant une réforme "plus structurelle" sur le zonage.
Une circulaire sur la refonte du zonage d’ici fin août
L’entourage du ministre confirme qu’un décret et une circulaire sont en préparation pour refonder le zonage lié à l’indice de tension des logements sur le territoire national, et devraient être publiés à la fin du mois d’août. Cette nouvelle mouture du zonage codifié à l’article D304-1 du Code de la construction et de l’habitation devrait permettre de faire reconnaître la tension accrue du logement dans les villes moyennes.
Un changement stratégique notamment pour les bailleurs sociaux, car il définit les plafonds de loyers et de ressources applicables au logement social. "Ce changement de zonage nous permettrait en effet d’améliorer la mixité sociale dans le quartier du Ramponneau, qui reste un enjeu majeur pour nous", confirme auprès d’AEF info Adèle Espie, directrice territoriale Basse Seine pour I3F, propriétaire de 1 000 logements dans le quartier du Ramponneau.
La "politique de la ville qui marche"
Patrice Vergriete, qui a tenu à visiter une ville moyenne pour son premier déplacement selon son entourage, souhaitait également incarner la carrure d’un ministre de terrain : "depuis que je suis ministre, j’ai écouté les acteurs à l’échelle nationale, à Paris, mais une politique du logement ne peut pas être décidée uniquement depuis Paris. Je suis à Fécamp aujourd’hui afin d'écouter les acteurs de terrain, pour recueillir leurs propositions pour relancer la production de logements", a souligné le ministre devant la presse. Et celui-ci d’esquisser une feuille de route pour son maroquin, qui sera tourné vers la politique de la ville malgré la séparation des deux ministères : "que l’on soit deux à porter la politique de la ville avec Sabrina Agresti-Roubache, tant mieux ! Ce n’est pas parce que je suis ministre du Logement que je ne m’occuperai pas de la ville", a-t-il prévenu.
Lors sa visite du quartier du Ramponneau l’après-midi, où 1500 logements ont été rénovés lors du premier programme national de rénovation urbaine, Patrice Vergriete a voulu montrer l’exemple d’une "politique de la ville qui marche". "Fécamp est une réussite", embraye-t-il, avant de reconnaître que "l’aspect humain a peut-être été négligé : il y a moins d’adultes, moins d’éducateurs, moins de gardiens autour des jeunes aujourd’hui qu’hier". Pour y remédier, le ministre a annoncé une forme de retour de gestion de proximité au sein des quartiers politiques de la ville. "Je veux voir revenir les gardiens dans les logements locatifs sociaux, dans chaque immeuble. Je ne veux plus voir d’immeuble sans gardien pendant les soirées ou les week-ends. On va essayer de s’engager là-dessus", a appuyé le ministre, en conclusion de sa visite dans le quartier du Ramponneau.
