Quelles mesures faut-il prendre aujourd'hui pour faire face au risque de pandémie grippale ?
Les entreprises, déjà affaiblies par la crise économique, doivent anticiper, et mettre en place dès à présent un plan de continuité d'activité (PCA). L'objectif : être en mesure de maintenir l'activité, afin d'en limiter le ralentissement et l'impact financier.
Les entreprises doivent pouvoir répondre aux questions que peuvent soulever les piliers d'un PCA. Tout d'abord identifier les secteurs (services, fonctions) sur lesquels choisir, en cas d'absentéisme important, de centrer l'activité. Mais aussi de désigner les postes clés dans l'entreprise. Par exemple, l'employeur pourra prévoir de former des remplaçants afin, le cas échéant, de suppléer à l'absence des salariés concernés.
L'entreprise doit aussi se pencher sur la question de ses ressources en matériels : combien de temps peut-elle tenir sur ses stocks ? Comment s'organiser si ses fournisseurs ne livrent plus ? Dernier paramètre : la gestion du contexte infectieux dans l'entreprise (mesures d'hygiène, communication auprès des salariés...). Le risque s'accroît bien entendu en cas de contact des salariés avec le public, ou de déplacement à l'extérieur de l'entreprise.
Quelle est la différence entre les grandes entreprises et les PME en matière de gestion du risque ?
Chez les grands groupes, la culture de gestion du risque est beaucoup plus développée. Aussi la plupart d'entre eux possèdent-ils déjà un PCA pour faire face à d'autres risques : incendie, panne informatique, mouvement social... Ce plan a été mis en œuvre à l'époque des menaces liées à la grippe aviaire. Ce fut notamment le cas des grandes entreprises à dimension internationale, confrontées à des déplacements de salariés à l'étranger. Intégrer aujourd'hui un nouveau scénario de risque ne devrait donc pas leur poser de problèmes. Du côté des PME en revanche, la tâche s'annonce plus lourde. En effet, celles-ci ont été peu nombreuses, à l'époque du risque lié à la grippe aviaire, à se doter d'un PCA.
Les mesures d'un plan de continuité d'activité vous semblent-elles faciles à mettre en oeuvre concernant le travail sur chantier ?
La particularité du BTP réside dans les nombreux déplacements et brassages de population que nécessite le travail sur chantier. La mise en place d'un PCA risque d'être plus contraignante, à mon sens, que concernant le travail en bureau. Je pense notamment aux mesures d'hygiène telles que le port de masques ou l'utilisation de solutions hydro-alcooliques, plus contraignantes à mettre en œuvre pendant certaines activités de chantier.