Le plan de relance de 100 milliards d'euros présenté le 3 septembre 2020 laisse les promoteurs immobiliers sur leur faim. "Le logement neuf, qui répond aux besoins des Français tout en soutenant la croissance, a toujours été au cœur des plans de relance. 2020 marque une rupture : les mesures de soutien à la construction sont peu ambitieuses et n’auront pas d’effet immédiat", regrette la Fédération des Promoteurs Immobiliers, dans un communiqué.
Si les entreprises de promotion seront bien soutenues par les mesures générales du plan (financement, formation, fiscalité etc.), leur activité ne bénéficiera en revanche que de deux aides « métier » : une aide de 350 M € sur deux ans aux maires « densificateurs » et un fonds de de 300 M€ pour la reconversion de friches.
Simplification, digitalisation et prolongation des dispositifs de soutien
Pour la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), ces aides "vont dans le bon sens, mais elles ont trois défauts : une portée limitée au regard des enjeux, une grande complexité de mise en œuvre et un effet différé. Si rien ne les complète, le risque est fort de voir la production durablement affaiblie, avec deux conséquences majeures à court terme : une contraction de l’activité et une pénurie de logements abordables".
Pour la FPI, la relance durable passe donc aussi par le logement neuf. "Le soutien de la rénovation est nécessaire et pertinent, mais il remet très peu de logements sur le marché. Nous avons donc toujours besoin de produire du résidentiel neuf. Pour cela, il faut faciliter la production par la simplification administrative et la digitalisation. Il faut surtout prolonger les dispositifs de soutien (Pinel et PTZ), qui arrivent à échéance en 2021, en les faisant évoluer si nécessaire : il est encore temps de le faire dans le PLF 2021", insiste la FPI.
Pénurie, flambée des prix et conséquences sur l'emploi
Les promoteurs alertent sur la baisse du nombre de permis de construire délivrés, laquelle pourrait approcher les 100 000 en 2020, soit un quart de la production annuelle. Ils s'inquiètent également de la chute des mises en vente sur les six derniers mois. "31 000 logements ont été mis en vente au premier semestre, contre 60 000 en moyenne sur la même période. Les stocks sont passés de douze à 8 mois, ce qui est insuffisant. Nous craignons une pénurie dans les prochains mois. Et qui dit pénurie, dit risque de flambée des prix", prévient Pascal Boulanger, vice-président de la FPI.
Cette mauvais chiffres pourraient également avoir de lourdes conséquences sur l'emploi. Selon l'organisation professionnelle, "un logement neuf représente 2 emplois créés ou sauvegardés". « La crise de la construction pourrait à elle seule supprimer autant d’emplois que le gouvernement espère en créer avec le plan de relance », estime Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI France.