Un quinquennat s’achève pour le Plan bâtiment durable, cinq années marquées par le lancement de plusieurs chantiers d’envergure dans les champs de la rénovation énergétique et de la construction durable. De l’élaboration de dispositifs pour la massification de la rénovation énergétique des logements privés – et notamment des copropriétés - à la préparation d’une réglementation « bâtiment responsable », en passant par une charte d’engagement pour la rénovation du parc tertiaire, l’équipe menée par Philippe Pelletier n’aura pas ménagé sa peine.
Socle référentiel
Le dernier chantier en date, celui de l’élaboration du référentiel « Energie positive et réduction carbone », E+C-, résume bien l’action du « Plan bât » ces cinq dernières années : concertation et expérimentation. « En 2011, à l’invitation de la DHUP, nous avons été chargés de réfléchir à la réglementation de demain, au-delà de la réglementation thermique : la réglementation environnementale », rappelle Philippe Pelletier. « Nous avons identifié que l’approche par le poids carbone devait être mise en œuvre et qu’elle devait être couplée au développement des bâtiments à énergie positive. Nous avons convenu de construire un socle référentiel à partir duquel nous allions expérimenter. C’est l’idée la plus forte. Tous les acteurs sont convaincus qu’il ne faut pas développer une réglementation environnementale dont les principaux modules n’auraient pas été soumis à l’expérimentation ».
Aujourd’hui portée par différents labels (BBCA, Promotelec…) cette expérimentation dont les premiers résultats concrets sortent de terre est suivie par une structure regroupant administration et professionnels et une structure plus technique pour l’élaboration du référentiel.
« Cette expérimentation influera à terme sur le référentiel », précise Philippe Pelletier. « Et quand nous le publierons, il aura été mesuré économiquement. Maintenant je pense qu’il est urgent de s’occuper de la question du bien-être des habitants (qualité de l’air intérieur, confort d’été et d’hiver, pilotage du bâtiment et de la consommation énergétique) ».
Mais le « Plan bâtiment » en aura-t-il l’occasion ? Au cours des deux dernières années, il a en effet pu compter sur un travail législatif conséquent autour de la transition énergétique et sur l’engagement du gouvernement. « Je suis très heureux que cette coopération ait pu se faire. On le doit vraiment à la ministre du Logement et de l’habitat durable, Emmanuelle Cosse », a d’ailleurs salué Philippe Pelletier.
Alors que l’élection d’un nouveau président de la République s’annonce, qu’adviendra-t-il du Plan bâtiment durable ? « J’ai présenté nos travaux et évoqué les perspectives à développer auprès de deux candidats dont l’un est effectivement au second tour. J’ai reçu un accueil plus que positif de la part de ce candidat de sexe masculin. Je vous le confirme, le Plan bâtiment durable est appelé à s’inscrire dans la durée. »