Permis de construire et isolation en bois : du nouveau ?

Dans la newsletter de la semaine dernière, vous repreniez une partie du discours du Président de la République alors en visite dans le Bas Rhin pour présenter le "Plan bois". Première mesure de ce plan : l'exonération de dépôt d'un permis de construire pour tout propriétaire, qui déciderait pour isoler sa maison ou son immeuble, de le recouvrir de bois. Depuis cette publication : rien, aucune réaction, aucun point de vue...

Evidemment, les élections européennes approchant, l'Ordre des Architectes a d'autres "chats à fouetter" et mes confrères, d'autres problématiques en ces temps difficiles. Pourtant, cette annonce est lourde de conséquences si elle devait se réaliser :

Comment une ville pourra gérer les constructions sur son territoire ? Sur quelle réglementation va s'appuyer ces constructions ? Quelle maîtrise d'oeuvre pour ces projets ?

Bref. Peut être que la réglementation de l'urbanisme français est trop contraignante, trop lourde, empêche l'imagination des maîtres d'oeuvre de s'exercer pleinement ! Notez que ce qui est ici proposé engendrera par voie de conséquence plus de demandes auprès des tribunaux. Quand il s'agit de réduire ces procédures, cela paraît curieux...

Pourtant, malgré ce droit de l'urbanisme la qualité du cadre bâti n'est pas toujours au rendez-vous. Alors imaginons sans l'obligation d'une demande de PC : cela ne sera pas pire, diront certains... Je répondrais seulement que l'on n'est pas obligé de tendre vers la médiocrité et que la solution n'est certainement pas de laisser une fois de plus la route libre à ces constructeurs qui ne sont rien d'autre que des commerciaux profitant de la méconnaissance architecturale de leurs clients !

A-t-on honte de nos architectes pour ne surtout pas vouloir travailler avec eux ? Ne connaissons-nous pas la qualité des géographes et urbanistes français reconnus de part le monde ?

Enfin, pourquoi faire croire, une fois encore, qu'il faut aller vite, que le temps de la conception, de la réflexion, est un temps perdu ?

Aldo Rossi écrivait que le problème n'est pas de savoir si l'on aime ou pas mais de savoir pourquoi ! Pourquoi cette forme urbaine, pourquoi cet aménagement, pourquoi cette forme ? Ces questions là sont, à mon sens, incontournables de l'acte de bâtir et une demande de permis de construire peut être l'occasion de ce type d'échange entre le demandeur et le service urbanisme de sa ville : un mois d'instruction pour 20 à 30 ans d'investissement financier, ce n'est quand même pas si grave que cela !

La déréglementation peut parfois engendrer des errements peu rassurants pour l'avenir...

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