« Dans la mesure où la validation du guide de bonne pratique de l’OPPBTP était en attente, je n’ai pas réembauché mes salariés et j’ai poursuivi seul l’activité dépannage. Ma situation est pire que la semaine dernière. En huit jours, j’ai changé un système de sécurité sur un chauffe-eau auprès d’un client de 20 ans, que j’ai croisé de loin. Une intervention de deux heures pour 150 € TTC ! Il n’y a aucune demande de réparation d’urgence pendant le confinement. A croire que les fuites de chasse d’eau n’existent pas et que les robinets ne cassent plus ! Je connais une exception à ce marasme : un collègue plombier, orienté sur la construction neuve, affiche une activité importante et intervient seul sur le chantier.
Côté sécurité, il ne me reste plus qu’une boîte de dix masques FFP2 achetés auprès de Sider l’an dernier sur une offre promotionnelle, ainsi que quelques masques anti-poussières. J’ai demandé à ma fille, tapissière d’ameublement, de me confectionner des masques pour mes compagnons et moi-même, que nous laverons tous les soirs. Quand l’on arrive à trouver des masques auprès de fournisseurs, il semble que ces derniers affichent des prix supérieurs à « l’avant-guerre ». Quand le chef de l’Etat a parlé de guerre, je savais que j’allais payer. J’ai effectivement avancé, sur ma trésorerie, les salaires de mes compagnons, auxquels j’avais demandé de solder leurs congés. La chance que j’ai, c’est d’avoir pour une fois, enregistré une bonne activité sur les mois de février et mars, qui m’avait procuré du travail d’avance. »