"Dans la famille Vicat, je voudrais le gendre". Alliance bicentenaire et subtile de modernité et de tradition, le groupe Vicat, n’en fini pas de changer pour mieux être lui-même. Quelques mois après avoir introduit en Bourse 23% de son capital et surtout sacrifié son habituelle discrétion, le troisième cimentier français va changer de dirigeant… mais pas de famille. Comme Maurice Merceron succéda en 1889 à son beau-père Joseph Vicat à la tête de l’entreprise, ce sera une nouvelle fois le gendre de l’actuel PDG qui prendra les commandes opérationnelles, en mars 2008.
Après 35 ans passés dans l’entreprise, dont 23 à sa tête, Jacques Merceron-Vicat vient en effet d’annoncer son intention de quitter son poste à l’aube de ses 70 ans. Et il proposera au conseil d’administration de nommer Guy Sidos, 44 ans, à la fonction de directeur général.
Parcours atypique que celui de Guy Sidos : ingénieur de l’Ecole navale, officier de marine, commandant de sous-marin nucléaire, Guy Sidos est passé au ciment en 1999 en prenant la direction de l’unité de Radland aux Etats-Unis, 3 ans après son mariage avec l’ainée de filles de Jacques Merceron-Vicat.
Parcours express aussi, puisque dès 2002, il accède à la direction de l’ensemble des opérations américaines du groupe avant de cumuler cette fonction à partir de 2004 avec celle de directeur général délégué de Vicat.
Guy Sidos a déjà sa carte de navigation en tête : "Nous comptons investir 1 milliard d’euros à horizon 2010, dont 750 millions pour la seule activité ciment", déclarait-il récemment. Ainsi, Vicat va augmenter de 50 % ses capacités de production tout élargissant ses activités au béton prêt à l’emploi et/ou aux granulats dans les pays où le groupe n’a qu’une présence cimentière. "Ce sont les opportunités et la maturité des marchés qui désigneront les priorités", précise Guy Sidos. Le groupe pourrait notamment se renforcer dans les granulats aux Etats-Unis.
Parallèlement, Vicat observe le marché indien depuis quelques temps et ne cache pas sa volonté de s’y implanter assez rapidement, probablement en partenariat.
Thierry Devige-Stewart