Parcs de stationnement Peuvent-ils relancer les centres-villes ?

-Selon l'association Parkopolis, le secteur du stationnement souffre d'une mauvaise organisation due à une réglementation inadaptée.

L'offre de stationnement en ville est aujourd'hui globalement suffisante si l'on en juge par l'occupation des places sur voirie (38 % sur une journée de huit heures) ou par la rentabilité des ouvrages (6 700 francs par an et par place). Mais qualitativement, il reste encore beaucoup à faire, tant dans le service à rendre que dans l'efficacité de la gestion. Telle est la conclusion principale du livre blanc que l'association Parkopolis, qui réunit les professionnels du stationnement, rendra public lors de ses troisièmes Rencontres internationales, qui se dérouleront à Reims les 26 et 27 mars prochain.

Construire des parcs relais?

L'enquête, qui a porté sur 225 villes de plus de 20 000 habitants, montre que si le secteur du stationnement constitue une clé de la relance économique des centres-villes, il souffre d'une mauvaise organisation due à une réglementation inadaptée. « Sans augmenter les tarifs, il serait possible de mobiliser 4,3 milliards de francs en plus par an pour la circulation dans les villes », souligne Bernard Latronico, président de Parkopolis, ancien directeur général adjoint de Parcofrance, qui prône la libre affectation des recettes des procès-verbaux aux communes, l'utilisation modulée des parcs de stationnement et la dépénalisation des procès-verbaux, au profit d'une surveillance accrue. Mais dans ce secteur, l'absence de ministère de tutelle n'est guère propice aux évolutions.

Les projets de parcs de stationnement, plus complexes à monter qu'il y a dix ans, se sont raréfiés, faute de moyens financiers (aucun n'est sorti depuis les élections municipales de 1995). Pour mieux connaître les besoins réels confrontés aux nouveaux comportements urbains, un certain nombre de villes (Brest, Metz, Nancy, etc.) se sont doté d'observatoires du stationnement afin de mieux suivre l'évolution du marché.

Quel que soit le mode de gestion (voir graphique), les villes s'orientent vers une unicité d'exploitation, pour des raisons d'économies et de cohérence. En interdisant la péréquation entre les ouvrages anciens et futurs, la loi Sapin a provoqué l'ire des concessionnaires des parcs publics de stationnement. La loi sur l'air devrait leur donner de nouvelles raisons d'espérer, en favorisant la construction des parcs relais indispensables à la pratique intermodale de transport.

Le marché : 500 millions de clients

Le stationnement réglementé concerne 660 villes et représente, en moyenne annuelle, un chiffre d'affaires de 7 milliards de francs pour 500 millions de clients. Il se traduit par un montant d'un milliard de francs d'investissements par an et représente 13 500 emplois. Les dépenses d'exploitation du stationnement (maintenance, entretien, nettoyage) représentent 2,7 milliards de francs par an, dont 1,9 pour les parcs en ouvrage.

GRAPHIQUE : LA PART DU PUBLIC ET DU PRIVE - Stationnement voirie et exploitation des parcs en ouvrages (source Parkopolis)

La gestion du stationnement sur voirie se fait de plus en plus souvent en régie, alors que les parcs en ouvrage, souterrains ou aériens, sont en grande majorité concédés.

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