Comment recevez-vous les annonces sur la RE2020, notamment sur l’utilisation du bois, poussée par le gouvernement ?
Ces annonces sont déstabilisantes psychologiquement pour toute la filière de la construction. Il y a de fortes inquiétudes, pas tellement sur nos capacités à restructurer le système en tant que fédération, ni en tant qu’entreprise. Mais la question du bois doit être opérationnelle plus rapidement. Rendez-vous compte : d’ici 2030, l’ensemble de la filière devra être opérationnelle, à la fois dans l’individuel et le collectif. La Tour Hypérion à Bordeaux est visitée, mais il n’y a ni retour sur les éléments techniques, ni sur le vieillissement de ces structures. Le bois fonctionne bien dans les projets, mais il faut le valider sur le terrain, lors de sa mise en utilisation.
Des questions doivent être posées : Comment va-t-on s’approvisionner ? Comment former les salariés ? Quelles méthodes doivent être utilisées concrètement ? Est-ce que l’on raye d’un seul trait la filière béton ?
Les maisons individuelles neuves ne pourront plus être chauffées au gaz à l’été 2021, l’aviez-vous anticipé ?
Cette mesure a été sortie du chapeau avant-hier soir, nous avons été prévenus quelques heures avant les annonces. Ce sont des milliers de projets de lotissement qui sont remis en question. Des milliards d’euros ont été investis dans le développement du gaz vert, et une simple annonce raye tout cela de la carte.
Les textes officiels rendant la RE2020 applicables ne sont pas encore publiés. Quel est votre plan d’action ?
Ces annonces, en pleine période de relance, nous mettent en difficulté : des milliers de salariés devront être réinsérés, des milliards d’euros devront être réinvestis. Et il faut que les ménages les plus modestes puissent se loger sans augmenter les coûts de construction. Nous vivons à 99% de nos cotisations, nous sommes indépendants. Quand nous sommes satisfaits nous le faisons savoir, c’est aussi le cas quand nous sommes insatisfaits. Nous allons arriver à la table des négociations avec des chiffres, pour faire connaître aux ministres en charge du dossier la vérité de la production française. Je suis confiant : à l’été, le gouvernement ne souhaitait pas remettre sur la table la prorogation du PTZ et du Pinel, il y a consenti mi-novembre.