La Fédération des ascenseurs a plaidé jeudi 9 avril pour le maintien du calendrier du plan de mise en sécurité du parc, prévu initialement pour se terminer en 2018. La loi Boutin prévoit en effet un report de trois ans de la date butoir de réalisation des travaux, jusqu’en 2021. "Pour la profession, tout nouveau report des échéances intermédiaires serait un signal démobilisateur cautionnant un attentisme et laissant perdurer des risques accrus par le vieillissement du parc", a déclaré Jean-Pierre Cadeau, délégué général de la Fédération.
Ce programme de travaux, initialement évalué à 4 milliards, atteindra en réalité le double, a-t-il reconnu. Les difficultés de la profession à recruter et former des salariés et à répondre à la demande a déjà entrainé un report de l’échéance de la première phase de travaux, de 2008 à 2010. La Fédération attribue pour sa part ce délai au retard pris par la publication des textes d’application et à la lenteur des copropriétés à voter les travaux.
Elle assure que, désormais, près de 60% du parc a été mis aux normes de sécurité exigées pour fin 2010, 35% à celles de la deuxième échéance (2013) et 15% à celles de la troisième. « Les échéances sont en voie d’êtes tenues », promet-elle.
Les travaux de mise en sécurité ont porté le volume de travaux de 200 millions en 2003 (date du vote du programme) à 700 millions en 2008 (contre 580 en 2007). Le prix moyen des travaux effectués sur chaque appareil, qui était monté jusqu’à 25.000 euros en début de programme, est redescendu l’an passé à 19.000 euros, niveau auquel il s’est stabilisé l’an passé.
La profession, qui avait évalué à 1500 le nombre de recrutements annuels pour accompagner la montée en puissance du programme et faire face au papy boom, a finalement recruté plus de 2000 personnes en 2007 et un peu moins en 2008. « En 2009, il va y avoir une baisse », estime le président de la Fédération, Gérald Roux. Le ralentissement de la construction de logements et de bureaux touche en effet les ascensoristes et des techniciens vont glisser du neuf vers la réhabilitation.
Le secteur emploie plus de 20.000 salariés dans 150 entreprises. Son chiffre d’affaires de 2,7 milliards, se ventile entre la maintenance/modernisation (70%), les installations nouvelles (15%) et l’export (15%). Le parc français était composé fin 2008 de 500.000 appareils, dont 450.000 accessibles aux personnes. Le parc est très hétérogène : la moitié a plus de 25 ans et un quart plus de 40 ans. On dénombre entre 1,3 et 1,4 million de pannes en moyenne par an, soit 3 par ascenseur/an. Environ 150.000 personnes sont bloquées chaque année, soit 10 à 12% des pannes.