Des véhicules plus propres, partagés ou individuels…A quoi ressembleront les mobilités en 2040 ? C’est la question à laquelle Grégoire De Lasteyrie, maire de Palaiseau et délégué spécial en charge des nouvelles mobilités, ainsi que Jerôme Stubler, président de Vinci construction ont tenté de répondre.
Lors de la 2e édition du Moniteur innovation day (MID) ce 19 octobre à la Seine musicale (Boulogne), les deux hommes ont livré leurs visions des transports de demain, où la voiture, pourtant souvent pointée du doigt, conservera une place importante : « Puisque, mis à part la voiture, en banlieue, il n’y a pas de moyen efficace pour se déplacer » déplore le maire de Palaiseau.
Faire disparaître les voitures en stationnement
La voiture reste le moyen de transport préféré des Français, selon une enquête Ipsos pour Transdev, Régions de France et France Bleu.
Mais, un enjeu majeur l’attend selon Jerôme Stubler : La décarbonation via l’électrique et l’hydrogène : « Pour l’électricité on a un avantage en France : le nucléaire. Pour l’hydrogène par contre, les infrastructures de livraison vont nécessiter une quinzaine d’années d’investissement. Mais, en 2040 on les aura. » ajoute-t-il.
En plus de l’impact environnemental causé par son usage, le stationnement de la voiture tend à devenir de plus en plus problématique.
Pour Jerôme Stubler, le manque d’intermodalité, cause un engorgement en ville qu’il sera nécessaire d’éradiquer d’ici à 2040 : « une voiture c’est 12m² utilisés en stationnement de voirie, et elle ne bouge pas 97% du temps. Pour faire disparaître ces voitures en stationnement, il faudra utiliser la voirie de manière intermodale en regardant le poids de l’usage du mètre carré dans la ville ».
Organiser l’intermodalité
Mais comment organiser cette intermodalité ? Selon Jerôme Stubler, il sera primordial de mettre en place des plateformes informatiques pour connecter les moyens de transport entre eux : « Au Japon, on peut se déplacer d’un bout à l’autre du pays de manière fluide, avec des temps d’attentes de 2 à 5 minutes entre chaque moyen de transport. Ils utilisent des protocoles d’échanges de données qui permettent de les rendre intermodaux. ».
Temps de l’infrastructure et temps de mutation des usages
La mise en place de l’intermodalité est d’autant plus complexe que la mutation des usages se fait rapidement du côté des mobilités douces, alors que les transports en commun sont, eux, soumis au temps de l’infrastructure : « la construction d’un métro prend des années. En France on commence par densifier un quartier, créer des logements, des bureaux, et seulement à la fin, les infrastructures de transport sont opérationnelles. »
Il faudrait donc, à l’avenir, commencer par la construction des infrastructures nécessaires au transport de voyageurs, avant même d’y installer la ville, estime le maire de Palaiseau.
Les mobilités de 2040 seraient donc diverses : des transports en commun qui se construiront en amont des villes, des stationnements sur voirie qui disparaîtront, ou encore des modes de transports qui seront connectés les uns aux autres via des plateformes informatiques.
Pas de voitures volantes donc, mais selon Grégoire De Lasteyrie une : « révolution tranquille et organisée ».