Avec l'entrée en service d'un nouveau modèle informatisé du temps, "Arome", et du super-calculateur qui sera nécessaire pour le faire tourner, Météo France devrait être en mesure de réaliser un "saut important" de la qualité de ses prévisions à court terme en 2008.
Ces deux innovations permettront une plus grande finesse dans les prévisions au niveau local, en particulier pour les délais très brefs (de 1 à 24 heures), ont indiqué des responsables de l'organisme public, devant leurs utilisateurs institutionnels réunis au sein du Conseil supérieur de la météorologie.
"Arome" recourt à une maille de 2 kilomètres de côté, contre 10 km pour l'actuel système "Aladin". Cela permet un plus grand réalisme dans la prise en compte des reliefs, des zones humides, des villes, de la présence de neige ou de glace au sol et des sources de poussière et de pollution.
Le nouveau système, en phase de tests depuis quelques mois, permettra "d'améliorer les prévisions locales et mieux cerner les risques de phénomènes convectifs dangereux, tels que crues brutales, orages et précipitations intenses", a souligné François Bouttier, chef du groupe de modélisation pour la prévision du Centre national de recherches météorologiques.
Les responsables de Météo France ont montré à leurs grands clients quelques modélisations, montrant comment le nouveau système pourra mieux cibler les zones devant faire l'objet d'un bulletin d'alerte météorologique.
"Arome" contribuera aussi à la sécurité aérienne en permettant de dresser des cartes en trois dimensions des turbulences, ont-ils fait valoir.
Par rapport au système existant, "Arome" fait une utilisation beaucoup plus intense des données fournies par les satellites, radars et stations au sol et met à profit les progrès scientifiques enregistrés depuis une dizaine d'années.
Les prévisions à plus long terme ne profiteront guère du nouveau système, mais celles-ci devraient malgré tout continuer à s'améliorer.
Au cours des 25 dernières années, les prévisions "utiles" de Météo France sont passées de 5,5 jours à 8 jours. "On a gagné en moyenne un jour d'échéance tous les dix ans", a souligné le directeur de la prévision Bernard Strauss. "On est assez loin de la saturation", a-t-il affirmé en estimant que l'on pourrait voir des prévisions fiables à 12-13 jours d'ici quarante à cinquante ans.