Plusieurs chiffres ont circulé ces dernières semaines, dans des médias en ligne comme dans des questions parlementaires. Il semblait que les objectifs assignés à MaPrimeRénov’ ne seraient pas atteints cette année, on a même parlé de 1 Md€ de crédits non dépensés. Difficile d’y voir clair, comme le souligne le rapport sénatorial sur le projet de loi de finances de fin gestion pour 2023 : « l’attribution de crédits aussi importants à [l’Anah], à laquelle s’ajoute la pratique de reports de crédits d’une année à la suivante, rendent l’exécution des crédits bien moins facile à tracer. »
Inflation et règles durcies
Reste que, toujours selon ce rapport, « le rythme des dépôts de dossiers MaPrimeRénov’ a ralenti en 2023 sous l’effet de plusieurs facteurs : effets de l’inflation sur la capacité des ménages à s’engager dans les travaux, durcissement des réglementations, découplage entre les aides MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie, mais aussi le renforcement des actions de contrôle en matière de lutte contre les fraudes. »
La marche du Gouvernement sera donc largement ratée en ce qui concerne les objectifs du programme cette année. « Au total, on comptait, au 22 octobre 2023, 442 732 rénovations pour un objectif de 721 957 et l’administration prévoit d’aboutir fin décembre à 550 000 rénovations environ, soit 76 % de l’objectif seulement. Le dispositif faisant l’objet d’une réforme globale dans le projet de loi de finances pour 2024, il conviendra de suivre l’an prochain si ces facteurs continuent à limiter le rythme de progression des rénovations énergétiques. »
Le changement de logique annoncé pour l’année prochaine, sans que tous les textes soient encore publics à un mois de l’échéance, donne tout son relief à cette recommandation.