Majors Eiffage veut conforter son image auprès du marché financier

Le groupe, redressé, s'apprête à développer une nouvelle stratégie de communication.

Le président d'Eiffage, Jean-François Roverato, qui présentera officiellement les résultats du groupe le 14 septembre, voit l'activité courante s'inscrire dans un « redressement qui durera, au moins, deux à trois ans ». C'est peut-être, avec l'espoir d'accélérer le remboursement du financement du RES,une des raisons qui le poussent à se dégager de sa fonction entrepreneuriale pour mieux se consacrer désormais à conforter l'image d'Eiffage et son savoir-faire vis-à-vis des interlocuteurs extérieurs, en particulier le marché financier. Alors que le groupe, qui affiche pour l'exercice 1997 un résultat net positif de 605 millions de francs, pour un chiffre d'affaires de 32,8 milliards de francs, avait été ébranlé il y a deux ans, suite à une perte de 944 millions. C'est pourquoi, Jean-François Roverato devait proposer le 10 septembre au conseil d'administration de SAE de céder son fauteuil de président de cette grande filiale BTP du groupe à Richard Bouvier, par ailleurs P-DG d'Eiffel, filiale construction métallique

Passé l'ouragan, Jean-François Roverato se félicite à nouveau du solide ancrage du groupe sur la France profonde, au travers de la toile tissée par la constellation de ses PME locales. « Nos clients, sont attachés aux entreprises qui les servent depuis longtemps, aux marques, explique-t-il. Par exemple, Quillery est une entreprise très vivace qui a bien traversé la crise. Au total, on assiste aujourd'hui à un vrai rebond sur le marché intérieur : le chiffre d'affaires bâtiment, qui - avec 11 milliards de francs - était inférieur de 11 % par rapport à 1996, aura progressé de 7 % en 1998. Ce rebond avait d'ailleurs été enregistré un an avant dans la route et l'électricité. »

Le créneau des travaux liés à l'environnement

Par ailleurs, Jean-François Roverato ne désespère pas le retour à terme des grands chantiers : « C'est la seule grande activité qui actuellement est en berne. Mais nous sommes présents sur de grands chantiers en Europe. »

Eiffage a soumissionné notamment sur des projets autoroutiers à péage virtuel au Portugal : les investissements sont importants et vont pouvoir relayer en partie le manque d'activité en France. Eiffage participe également aux travaux du métro de Copenhague au Danemark (un peu plus de 3 milliards de francs), et à ceux d'un barrage dans le Piémont en Italie (1,6 milliard de francs). Son activité est forte dans tous les métiers en Belgique... Et Eiffage s'intéresse aux pays de l'Est, notamment à la Pologne. En Allemagne, cependant, où le groupe est présent au travers de Walter Bau AG dans le BTP et la route, il s'efforce de s'adapter à un marché encore difficile.

A l'international, la prudence est toujours la règle : Eiffage consolide ses positions en Afrique et maintient sa présence en Extrême-Orient (Chine, Thaïlande, Philippines, Indonésie) : « Les événements récents nous prouvent que nous avions raison d'être prudents. En 1997, nous avions provisionné 100 millions de francs pour les risques à venir. Aujourd'hui, nous n'avons pas consommé un franc de cette provision. »

Après avoir intégralement exécuté son plan de cession d'un milliard de francs d'actifs (Brisa au Portugal, la Société auxiliaire de parkings vendue au Groupe GTM, Jetmag - dont la partie modules préfabriqués a été cédée à Algeco - et SIES, société de nettoyage qui devrait être vendue dans quelques semaines), le groupe veut prendre des positions sur de nouveaux créneaux : par exemple les travaux liés à l'environnement : « Nous ne resterons pas passifs vis-à-vis de ce secteur », confie Jean-François Roverato. Par ailleurs, le groupe étudie des affaires en concession.

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