Le lycée professionnel Jean-Pierre Champo (200 élèves) est spécialisé dans les formations liées à la maintenance (sections « maintenance des matériels travaux publics ou machinisme agricole », « maintenance de véhicules cycles et motocycles »). Depuis 1992, cet établissement, sous l'impulsion d'Emmanuel Levée, professeur d'espagnol et de Marie Lou Etchegoyen, professeur d'anglais, organise pour les terminales des stages pratiques d'un mois en Espagne (Tudela, San Sebastian) ou en Irlande (Cork). « La première année, nous avons pu faire partir quatre élèves, grâce à des bourses obtenues dans le cadre du programme européen Lingua...En 1997, 26 élèves (30 % des terminales) ont pu tirer parti de cette ouverture sur l'Europe (programme Leonardo) ».
Depuis deux ans, ces stages en entreprise à l'étranger sont validés par un « Passeport frontalier ». Une grille d'évaluation propre à l'établissement fait le bilan des acquis techniques, linguistiques du stagiaire. Ce passeport bénéficie d'une reconnaissance rectorale et d'une validation du conseil régional, de l'ANPE, de l'Office régional de l'éducation permanente et de la mission locale de Soule.
Plus de quarante stages
« Les objectifs pédagogiques sont multiples », commente Emmanuel Levée. « Il y a bien sûr l'aspect linguistique ». Tous les élèves du lycée Champo ont accès à un module d'enseignement de la langue technique propre à leur spécialité de 30 heures et obtiennent ainsi une « attestation de langue technique ». Mais ceux qui partent un mois en immersion totale progressent considérablement. Et au-delà de la langue, ils évoluent également sur le plan professionnel et personnel (autonomie, responsabilisation). Sur place, le lycée se charge de trouver pour chaque élève une entreprise d'accueil, une chambre et un tuteur. En Espagne, c'est un professeur de l'école technico-industrielle avec laquelle le lycée Champo fait des échanges.
Le coût des stages est de l'ordre de 5 500 francs pour un mois en Espagne, et de 8 500 francs en Irlande, financés à 100 % par les bourses, l'établissement et le foyer socio-éducatif. « Notre seul regret, c'est ne pas pouvoir faire partir tous les élèves de terminale... Aujourd'hui, la prospection que nous avons fait auprès des entreprises nous permet d'offrir plus de quarante stages. Faute de budget, certains restent sans candidat. C'est dommage ! Car ce passeport frontalier constitue un véritable plus sur le marché du travail. Nous commençons à avoir des offres d'emplois ou de CDD dans les entreprises partenaires de l'établissement... notamment sur des chantiers en Espagne ».
Pour le proviseur Michel Bichindaritz, « cette ouverture sur l'Europe est une arme supplémentaire pour ses élèves». Le lycée Champo compte aussi développer des stages post-bac de neuf mois à l'étranger organisés avec l'Adast (Agence pour le développement en Aquitaine des stages transnationaux) et créer un CD-Rom d'apprentissage de la langue technique.
