Comment le traitement des menuiseries se déroule-t-il depuis le lancement de la REP ?
Les quantités collectées sont encore assez faibles. Au cours des premiers mois, nous nous sommes appuyés pour la collecte sur les déchetteries professionnelles et sur les points de reprise dans les négoces de matériaux. Le traitement de ces menuiseries a été confié aux prestataires historiques de nos distributeurs, mais tous ne sont pas spécialistes !
Le maillage des points de collecte est-il amené à intégrer d'autres typologies d'acteurs ?
Oui. Nous observons une demande pour ce type de flux dans les contrats des collectivités. Par ailleurs, nous réfléchissons à équiper les entrepôts des artisans qui ont un volume d'activité important. C'est d'autant plus important que les professionnels qui installent des huisseries ne se fournissent pas toujours dans le négoce de matériaux ! Nous devrons toutefois à ne pas créer de surmaillage. Il ne faudrait pas que ces nouveaux points vident les déchetteries à proximité ! Nous travaillons avec l'Orcab pour ces réglages fins entre les artisans à proximité des points de maillage et ceux qui en sont plus éloignés.
Un artisan qui devient point de reprise doit-il accueillir ses confrères ?
Contrairement à la distribution, qui est tenue à un accueil généralisé, l'artisan ou l'entreprise n'y est pas obligé. Mais nous lui proposons naturellement cette mutualisation, qui d'ailleurs est aussi dans l'esprit de l'Orcab.
Ecomaison vient de publier un appel d'offres pour le traitement des menuiseries. Quel en est l'esprit ?
Le déploiement d'un réseau dans les entreprises de menuiserie nécessite la mise en place de racks, comme d'ailleurs dans la distribution. C'est le premier lot de notre appel d'offres : mise en place, puis enlèvement des volumes collectés. Le deuxième lot concerne la préparation et le démantèlement, pour créer des flux de verre, d'aluminium et de PVC.
Quels sont les exutoires pour ces flux ?
Le verre peut servir pour du calcin, qui entre ensuite dans la fabrication d'un nouveau verre plat. Mais pour cela, il faut une matière très propre, sans fragment, sans verre coloré, sans déchets inertes. Le processus de démantèlement doit donc être réfléchi en ce sens. A défaut, la matière peut servir au verre d'emballage. Aluminium et PVC sont revalorisés sans problème. Enfin, le bois peut être revalorisé en combustible ou en matière, selon les cas.
Tranchez-vous entre démantèlement manuel et sites industriels ?
Non, les deux existent. Nous laissons de la place aussi bien aux acteurs industriels qu'aux entreprises qui travaillent manuellement, souvent dans l'économie sociale et solidaire. Notre appel d'offres ouvre d'ailleurs deux possibilités. Soit nous transférons la propriété de la matière, et l'entreprise gère ses relations avec son partenaire exutoire (sous réserve bien sûr de notre validation), avec qui elle négocie le volet économique. Soit l'entreprise n'est pas spécialiste du négoce de matière, ce qui est souvent le cas dans le monde de l'insertion professionnelle, et elle laisse à Ecomaison le soin d'envoyer les matières en filière. Nous avons d'ailleurs publié un deuxième appel d'offres à destination des exutoires, à qui nous fournirons cette matière.
Quel est le bon maillage pour ces acteurs du démantèlement ?
Le flux d'huisseries voyage difficilement. Dans le camion, le rack prend presque autant de volume que le produit ! Nous estimons à 200 points, soit deux par département, le bon maillage logistique pour être toujours à 30 km d'un point de collecte. Ce réseau correspond à des points de massification. Ensuite, pour le traitement industriel, la bonne échelle est certainement la région, car les démanteleurs qui s'inscrivent dans cette logique (et qui d'ailleurs sont encore peu nombreux) doivent massifier les tonnages pour amortir leurs investissements. Dans les territoires peu denses, on recourra davantage aux démanteleurs manuels.
Un démanteleur qui travaille avec Ecomaison n'est pas tenu à l'exclusivité ?
Non, il pourra bien sûr travailler avec nos confrères, avec les collectivités... En revanche, Ecomaison s'engage à lui donner l'exclusivité de ses flux sur un territoire, pour lui apporter la visibilité nécessaire sur les volumes.