Logement : les mises en chantier au plus bas depuis la crise des années 90

Le nombre de logements mis en chantier en 2023 n’a jamais été aussi bas depuis 1996. Point positif : le volume annuel des autorisations ne baisse plus depuis septembre dernier.

Le nombre de mises en chantier continue de plonger, tandis que le volume des autorisations se stabilise autour de 370 000 sur douze mois.
Le nombre de logement mis en chantier continue de plonger, tandis que le volume des autorisations se stabilise autour de 370 000 sur douze mois.

Seulement 287 100 logements commencés ont été recensés en 2023, soit une chute de 22% par rapport à 2022, selon les données provisoires du ministère de la Transition écologique, mises en ligne le 30 janvier. Autrement dit, la France est sous le seuil plancher des 302 000 mises en chantier par an recommandé par le Secrétariat à la planification écologique rattaché à Matignon. Une première depuis la crise des années 90.

Le dernier point bas remonte à 1996 avec 285 200 mises en chantier, selon les données consolidées du ministère.Entre 1991 et 1997, le cap des 300 000 logements neufs, soit le besoin annuel minimum estimé à l’époque, n’avait été franchi qu’une fois, en 1994.

L’an passé, les maisons individuelles (-28,5%) ont plus souffert que les logements collectifs ordinaires (-20%), les logements gérés type résidence étudiante (-17%) et les logements individuels groupés (-14,2%), selon le ministère.

Les difficultés se sont concentrées dans l’ouest de la métropole : la plus forte baisse du volume de logements commencés a été enregistrée en Centre-Val de Loire (-33,4%), devant les Pays de la Loire (-27,5%), l’Ile-de-France (-24%) et la Bretagne (-23,9%). A l’inverse, les petits marchés de Guadeloupe (+0,2%) et de Corse (-0,6%) ont résisté.

373 100 logements autorisés

Sur le front des permis de construire (PC) délivrés par les collectivités, la baisse initiée mi-2022 semble contenue depuis septembre dernier. Résultat : 373 100 logements ont été autorisés à la construction l’an passé, en recul toutefois de 23,7% par rapport à 2022.

Attirant des investisseurs institutionnels adeptes de l’achat en bloc, le résidentiel géré se démarque (-6,6%) des catégories suivantes à la peine : logements collectifs ordinaires (-23%), logements individuels groupés (-23,8%) et maisons individuelles (-31,1%).

La Guyane (+1,1%) est la seule région affichant un volume d’autorisations en hausse. En métropole, les baisses sont à deux chiffres. De la Provence-Alpes Côte d’Azur (-31,8%) qui détient le record, à l’Ile-de-France (-23,4%) qui a capté 16% des PC délivrés à l’échelle nationale.

La France a besoin de 518 000 nouveaux logements par an, selon l’Union sociale pour l’habitat (USH), et de 450 000, d’après la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Environ 40% de cette demande résulte de la réduction de la taille des ménages, estime l’Union nationale des aménageurs (Unam). Jusqu’aux années 2010, c’était principalement la croissance démographique qui stimulait le marché.

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