Toujours le même constat : « La cause majeure de la crise (du logement) actuelle est la hausse rapide et importante des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), afin de lutter contre l’inflation », explique Terra Nova, dans une note prospective le 29 janvier.
Observant une stabilisation de ces taux « à un niveau relativement haut par rapport à l’histoire récente », conjuguée à « une inflation maîtrisée » et une « une croissance faible », le laboratoire d’idées orienté à gauche ne prévoit pas le pire en 2024.
Les investisseurs institutionnels resteront en retrait
L’environnement sera « proche de celui en cours », écrit Terra Nova. En retrait depuis fin 2022, les investisseurs institutionnels comme les assurances et les banques « seront à nouveau largement absents du marché résidentiel en 2024 ». En cause : « la persistance de taux relativement élevés (…) compte tenu de leurs exigences de rendement ».
Côté particuliers, Terra Nova voit dans « la stabilisation des taux de crédit immobilier » un premier signal positif. Mais tout dépendra du prix des biens anciens ou neufs. « Le facteur déterminant pour la dynamique des transactions immobilières en 2024 sera la compatibilité entre le prix des logements et le pouvoir d’achat immobilier des ménages », lit-on dans la note.
L’espoir d’une baisse des taux
En baisse depuis 2019, le pouvoir d’achat immobilier des ménages calculé par les notaires (exprimé en m²) est revenu fin 2023 à un niveau « proche de celui mesuré en 2014 », souligne Terra Nova. Du déjà-vu, en somme. Donc pas de « cataclysme », comme le soutient Grégory Monod, membre de l’Alliance pour le logement en tant que président du Pôle Habitat FFB.
Conclusion de Terra Nova : « l’état du marché 2024 dépendra de l’ampleur de l’évolution des prix suite à la baisse entamée fin 2023 et de leur mise en cohérence avec le pouvoir d’achat immobilier des ménages, mais aussi bien sûr d’un éventuel début de décrue des taux de crédit. » Aux vendeurs de faire un geste et aux banques de se mouiller. En espérant que la BCE considère sa croisade anti-inflation comme achevée.
Fin décembre 2023, le volume des autorisations se stabilisait autour de 370 000 sur un an, tandis que celui des mises en chantier était inférieur au seuil de 302 000 recommandé par le Secrétariat à la planification écologique rattaché à Matignon. Une première depuis la crise immobilière des années 90.