Nexity vend deux fois moins de logements par rapport à 2019. Au premier semestre (S1), le premier promoteur résidentiel de France a enregistré 5060 réservations, contre plus de 6000 au S1 2023 et près de 10 000 au S1 2019, selon ses résultats publiés le 25 juillet.
Dans le détail, 2823 logements ont été réservés par des particuliers et 2237 en bloc, principalement par des bailleurs sociaux et intermédiaires. Les ventes au détail sont donc stables sur un an. Celles en bloc, en forte baisse.
Les marges résidentiel et tertiaire baissent
En volume, la baisse des ventes de logements chez Nexity affiche -17% sur un an. Le leader national fait donc un peu mieux que le marché, en recul de 21%, selon la société de conseil Adéquation. En valeur, le logement neuf représente 1,060Md€ (-17% sur un an).
Son chiffre d’affaires (CA) résidentiel perd 10% sur un an, à 1,216 Md€. Autre mauvais point : sa marge opérationnelle en % du CA continue de reculer, mais reste positive (3,3%).
Le CA de l’immobilier d’entreprise, un marché que domine également Nexity, ressort à 182M€ (-31%). La marge opérationnelle issue du tertiaire recule aussi, passant de 8,7% au S1 2023 à 4,9% au S1 2024. Le CA global recule de 18%, à 1,683Md€.
Les signaux positifs de la régénération urbaine
Les signaux positifs ne manquent pas. Citons le « développement soutenu » de Nexity Héritage. La jeune marque de régénération urbaine a vu tripler ses promesses signées, pour plus de 1000 lots.
Le premier promoteur national se rassure également avec son carnet de commandes résidentiel et tertiaire de 4,9Mds€ (-9%), qui représente « deux ans d’activité pour l’immobilier résidentiel » (4,7Mds€).
« Ce volume n’intègre pas encore les premières contributions du partenariat Carrefour au backlog, attendues sur le second semestre avec le dépôt d’une dizaine de permis de construire à compter de septembre », souligne Nexity.
Ce rapprochement annoncé en 2023 vise à transformer 74 sites à dominante commerciale, principalement en entrée de ville. Le CA généré par ces potentielles opérations mixtes pourrait atteindre « plus de 2Mds€, sur une dizaine d’années d’activité à venir », estime le groupe.
En marche vers le désendettement
Nexity a profité de la fin de la « quiet period » pour annoncer être entré « en négociations exclusives en vue de l’acquisition de Nexity Property Management » par le promoteur national Crédit Agricole Immobilier, qui souhaite devenir le numéro un français du property management institutionnel en termes de chiffre d’affaires.
Spécialisée dans la gestion d’immeubles de bureaux, de logements et de commerces, cette filiale regroupe les activités de syndic, de gestion locative et techniques, que Nexity juge non prioritaires pour traverser la crise immobilière. Le montant de l’opération n’est pas communiqué.
Cette potentielle entrée d’argent ainsi que le produit de la cession de ses activités d’administration de biens, finalisée en avril dernier, doivent permettre au groupe de se désendetter en vue du rebond, attendu par Nexity « dès 2025 ». Et c’est plutôt bien parti : son « endettement net avant obligations locatives » s’élève désormais à 579M€ (-31%).
Concernant son plan social débuté en avril dernier, Nexity précise que « 502 postes sont visés, soit une estimation à date de 320 départs contraints, après phase de reclassements internes et départs volontaires ». La baisse de la masse salariale vise une « réduction totale de la base de coûts attendue en année pleine » qui s’élèverait à 95M€.
