Les chantiers sont-ils efficaces ? Seulement 43% des propriétaires constatent une amélioration du confort global de leur logement après des travaux de rénovation énergétique, d’après le baromètre annuel Qualitel, en partenariat avec Ipsos, dévoilé le 12 octobre.
Deux autres chiffres troublants : ils sont à peine 39% à relever une baisse de leur facture d’énergie et 38% à noter un meilleur confort thermique. A raison de plus d’un million de rénovations (aidées ou pas), les déçus se compteraient donc en centaines de milliers chaque année...
Intacte soif de travaux
Malgré ces mauvaises expériences, le marché de la « réno » semble promis à un bel avenir. Près de la moitié des personnes interrogées (47%) déclarent avoir réalisé des travaux de rénovation thermique au cours de ces cinq dernières années. Ils sont quasiment autant (45%) à penser investir dans la performance énergétique de leur appartement ou maison ces prochaines années.
Si la crise énergétique stimule les ménages, le frein financier persiste. En témoignent les 72% des propriétaires se chauffant avec une chaudière au fioul qui n’ont pas l’intention de la remplacer, malgré le « coup de boost fioul » pouvant se traduire par une prime de 5000€ pour les ménages modestes. Décarbonation oblige, l’installation de nouvelles chaudières au fioul est interdite depuis juillet 2022.
Le DPE n’est pas fameux
Autre enseignement de l’étude menée auprès de 3414 personnes : le manque d’information limite les possibles économies d’énergie. Ainsi 48% des sondés affirment ne pas connaitre ou avoir une vague connaissance du diagnostic de performance énergétique (DPE), dont la réalisation est obligatoire avant le lancement des travaux. En effet, l’étiquette qui ressort conditionne le montant des aides MaPrimeRénov’, distribuées par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui verra son budget passer de 2,4Mds€ en 2023 à 4Mds€ en 2024.
En 2022, la France comptait 5,2 millions de logements F et G, soit 17,3% du parc résidentiel, selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE). Ces passoires thermiques, qui peuvent se transformer en bouilloires l’été, sont à éliminer avant janvier 2028.