Lille : la rénovation de 30 HLM mixe high-tech et low-tech

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La surépaisseur créée au niveau des fenêtres évite les phénomènes de surchauffe dans les logements de la résidence Sarrazins, située dans le quartier de Wazemmes à Lille (Nord).

Un robot pour projeter de l'isolant, un calorifugeage complet des réseaux, des méthodes d'organisation de chantier inédites et un système de ventilation pilote. Dans le cadre du programme européen Rinno, quatre innovations industrielles ont été testées sur la réhabilitation d'un immeuble de 30 logements totalisant 1 494 m² SP situé dans le quartier de Wazemmes à Lille (Nord). Inaugurée le 20 janvier, l'opération d'un coût de 3,5 M€ TTC, soit 116 000 euros par appartement, a fortement mobilisé le bailleur social LMH sur les plans humain et financier. « Pour ce projet vertueux qui vise 80 % d'économie d'énergie, nous avons reçu très peu de subventions », souligne sa présidente Anne Voituriez.

Parmi les innovations, le recours à un bras robotisé, piloté à l'aide d'un opérateur, a permis d'isoler la façade nord en une seule journée, soit seulement quatre minutes par m² pour projeter la mousse de polyuréthane expansée de manière uniforme. « C'est magnifique. Les ponts thermiques, les nuisances pour les habitants et les risques du travail en hauteur sont significativement réduits. Nous allons recourir à ce type de robot en partenariat avec Batiprint 3D pour isoler mais aussi pour d'autres actions comme le perçage », se félicite Christian de Nacquard, directeur R & D chez Bouygues Bâtiment International.

Monitoring

L'entreprise a également installé un dispositif danois de ventilation. Non homologué pour l'heure en France, Inventilate expulse l'air, puis le reprend de façon intermittente avec passage via un échangeur thermique pour récupérer les calories. Afin de suivre l'évolution de la qualité de l'air et les économies d'énergie réalisées, les logements sont monitorés. Les premiers résultats seront disponibles en mai après une première année d'utilisation.

En parallèle, ce chantier de dix-huit mois a vu le déploiement de solutions plus low-tech. « La surépaisseur créée au niveau des fenêtres évite les phénomènes de surchauffe. Les espaces extérieurs ont aussi été repensés. Nous sommes passés de 90 % de surface imperméabilisée à 30 % de pleine terre et 45 % de surface perméables. Sur les places de stationnement, à l'exception de celles réservées aux PMR, un revêtement Evergreen laisse l'eau s'infiltrer à la parcelle », détaille Matthieu Merlier, architecte de l'agence Amma qui a travaillé sur le projet avec les BET Nortec et Energelio et le paysagiste Land.

Le bois allège le bilan carbone. Le rez-de-chaussée est désormais recouvert d'un parement de briques gris argenté en lignage vertical. En étages, le nouveau bardage en bois n'améliore pas que son esthétique. « Le bois permet d'alléger la façade au sens propre, ce qui était indispensable sur ce bâtiment sans fondations. Cela a réduit aussi le poids en CO2 de la réhabilitation. Et qui mieux qu'un bailleur social pour suivre l'entretien de cette façade sur le long terme ? » met en avant Maxime Bitter, directeur général de LMH. Les cinq logements du rez-de-chaussée, désormais aux normes PMR, ont aussi bénéficié de travaux à l'intérieur afin de refaire sol et électricité.

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