Métropole lilloise : avec Dalkia, le réseau de chaleur voit triple

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Métropole lilloise : avec Dalkia, le réseau de chaleur voit triple
Dessinée par l'agence d'architecture Coldefy, une chaufferie bois alimentant le réseau de chaleur prendra place sur la friche Lever à Haubourdin (image non contractuelle).

Nom de code : Ilénergie. C’est avec cette offre que Dalkia a remporté la concession du réseau de chaleur et de froid de Lille, Haubourdin, La Madeleine, Loos, Marcq-en-Barœul et Wattignies (Nord). La signature officielle du marché entre la Métropole européenne de Lille (MEL) et la filiale d’EDF née dans le nord de la France a eu lieu début juillet.

La concession qui débutera le 1er novembre prévoit 366 M€ HT d’investissements de la part de l’entreprise qui doit relever un défi de taille : tripler la surface des réseaux tout en faisant passer à 95 % la part de son alimentation en énergie renouvelable et de récupération, le tout pour un prix facturé aux consommateurs inférieur de 40 % à celui d’un chauffage collectif au gaz ; et ce, sur les vingt ans que court le contrat. Le linéaire passera d’environ 70 km, essentiellement centrés sur Lille, à plus de 180 km. Environ la moitié de l’investissement concerne la création de ces réseaux qui permettront de relier trois fois plus de clients qu’actuellement, soit quelque 75 000 équivalents-logement dont la moitié de particuliers. « Le contrat prévoit 700 à 750 GWh fournis contre 250 aujourd’hui. Ce qui en fera le troisième de France derrière Paris et Lyon », se félicite Damien Castelain, le président de la MEL.

Récupération de la chaleur fatale.

L’une des innovations notables consiste à récupérer la chaleur fatale d’installations industrielles voisines. En plus de l’incinérateur d’Halluin, déjà dans le circuit et qui fournira un tiers des calories, seront connectées les entreprises Lesaffre, Kuhlmann et Refinal, mais aussi Ovilléo, la station d’épuration (Step) de Marquette-lez-Lille. Celles-ci fourniront ensemble environ 30 % du nouveau mix énergétique.

Un dernier tiers sera apporté par de la biomasse, grâce à la construction d’une nouvelle chaufferie bois. Dessinée par l’agence d’architecture Coldefy, elle prendra place à Haubourdin, en bord de cours d’eau afin d’assurer l’approvisionnement par voie fluviale. Le bois sera sourcé à 75 % dans un rayon de 25 km. Enfin, lors des périodes de froid intense, Dalkia pourra recourir au gaz, qui devrait représenter moins de 5 % de l’énergie consommée. Une autre innovation significative, visant à s’adapter au changement climatique, consistera à créer un réseau de froid de 5 km. Il viendra rafraîchir les bureaux d’Euralille, grâce à une pompe à chaleur réversible utilisant les calories de la Step.

Stockage de calories.

Le projet prévoit une dernière nouveauté : le stockage de calories via la création sur le site du Mont-de-Terre, à Lille, d’une station « tampon ». Celle-ci emmagasinera la chaleur en excès dans de gros ballons d’eau chaude capables de la restituer ensuite. « Afin d’optimiser l’usage des différentes sources de calories, une importante partie du pilotage sera couplée à de l’intelligence artificielle », précise Sylvie Jéhanno, la P-DG de Dalkia. Qui rappelle qu’« en France, 45 % de l’énergie consommée est utilisée pour produire de la chaleur, et les deux tiers de cette part proviennent encore d’énergies fossiles ». La transformation du réseau lillois devrait permettre de réduire ses émissions de CO2 de 165 000 t/an.

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