Les troubles musculo-squelettiques coûtent cher aux entreprises

"Quand un salarié souffre, c'est toute l'entreprise qui est affaiblie", alerte Jean-Denis Combrexelle, directeur général du Travail au sujet des troubles musculo-squelettiques (TMS), qui font l'objet d'une nouvelle campagne de communication du gouvernement.

Image d'illustration de l'article
En illustration, les images de la campagnes de communication lancée par le ministère du Travail.

Lombalgie, tendinite, syndrome du canal carpien... Ces pathologies, qui affectent muscles, tendons et nerfs, connaissent une croissance constante depuis plus de dix ans. Un phénomène qui n'est pas sans conséquences financières pour l'entreprise : baisse de qualité et productivité, désorganisation... "C'est un sujet de première grandeur, pointe en effet Stéphane Seillier, directeur des risques professionnels à la caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts). Les TMS ont ainsi engendré, en 2007, 7,5 millions de journées de travail perdues." Autre impact économique : le coût des accidents du travail, des maladies professionnelles et des arrêts de travail recensés sont répercutés dans le taux des cotisations des entreprises de plus de 10 salariés. Cette nouvelle campagne gouvernementale vise ainsi à inciter à l'action et à la prévention au sein des entreprises et des branches professionnelles.

Un cas d'école

Une problématique prise à bras le corps par l'entreprise de charpente Goubie basée à Prigonrieux (Dordogne). "Les arrêts de travail découlant de ces pathologies conduisaient à une désorganisation. Nous avons donc engagé avec l'OPPBTP une réflexion, qui ne soit plus limitée à la problématique des charges lourdes, et l'avons axée sur les mouvements et les petites charges", explique Yannick Séguy, secrétaire général chez Goubie SA.

Un travail qui a débouché sur un plan d'action validé fin 2008. Les ateliers sont dorénavant équipés de chariots à roulettes pour poser les pièces à hauteur d'homme. Les lézardes au sol ont été comblées pour limiter les secousses. La table de fermette est équipée d'un portique qui se déplace et presse les connecteurs liant entre eux les morceaux de bois. Un système de tri par taille des pièces est installé en sortie d'atelier de taille : "Une fois coupées, les pièces tombent dans un chariot que l'opérateur déplace sans plus avoir à se pencher", précise Jean-Pierre Lopes, responsable de production.

Au total, la démarche a touché 50 des 100 salariés de production, sans compter les deux caristes. Elle a porté ses fruits : le nombre d'arrêts de travail a baissé de 60%.

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