Le 15ème baromètre KPMG-CGPME (1) le confirme : les patrons de PME du BTP ont un dialogue difficile avec leurs banquiers. Certes, du point de vue des investissements prévus dans les prochains mois, les dirigeants du BTP figurent parmi les plus prudents : seuls 33 % d’entre eux prévoient d’investir contre une moyenne de 49% tous secteurs confondus et même 65% dans les entreprises de 250 à 499 salariés.
Mais dans le même temps, l’accès au crédit reste difficile. D’après le baromètre, «32% des dirigeants de PME estiment que la situation économique a des impacts négatifs importants sur les conditions d’accès aux crédits». Et le BTP se distingue puisque la proportion des "pessimistes" passe à 41 %.
Des banquiers qui durcissent le ton
Si l’on regarde du côté des trésoreries, même tendance : quand la proportion de PME rencontrant desdifficultés importantes pour obtenir des financements bancaires pour leur trésorerie est de 24%, elle passe à 32% dans le BTP. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant puisque 76% des dirigeants du BTP interrogés estiment que les banquiers ont durci leurs conditions de financement.
Au global, ce 15ème baromètre KPMG-CGPME illustre bien le ressenti des entrepreneurs ainsi qu’en témoigne Philippe Caillol, président de l’Union des Métiers du Plâtre et de l’Isolation (UMPI-FFB) (voir son interview ici). Interrogé sur les relations entreprises-banques à la veille de tenir congrès le 12 octobre à Strasbourg, il déclarait : «nos relations avec les banques sont très compliquées. Le BTP est actuellement considéré comme un secteur fragile. Cela a des conséquences directes sur notre quotidien d’entrepreneurs. Par exemple, les banques refusent parfois de nous fournir des garanties à première demande en couverture de retenue de garantie. Ainsi, l’entreprise doit supporter elle-même cette retenue durant la durée du chantier plus une année. Elle représente 5 % du marché, c’est-à-dire l’équivalent de cinq fois notre résultat ! ». Ambiance, ambiance…