Les industriels du second œuvre technique relèvent le « défi de l’efficacité énergétique » (1/2)

A deux semaines de l’ouverture des portes du Salon Interclima (du 7 au 12 février, Paris Porte de Versailles), les fournisseurs clés du second œuvre technique mettent en avant leur savoir-faire dans le domaine de l’efficacité énergétique… Et en profitent pour pointer du doigt le démarrage à leurs yeux trop poussif des contrats de performance énergétique (CPE).

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Il y a un an, le Gimelec, l’ACR et la FFIE publiaient le premier référentiel sur la performance technique et économique des actions d’efficacité énergétique

« Cette année, Interclima réunira la quasi-totalité des acteurs du second œuvre technique », s’est félicité Philippe Brocart, directeur général du pôle construction, sécurité et biens de consommation de Reed Expositions, en préambule à une table ronde réunissant une demi-douzaine d’industriels importants du secteur (Aldes, Atlantic, Legrand, Lennox, Schneider Electric et Siemens).

Une réunion qui a été l’occasion de rappeler les grands enjeux de l’efficacité énergétique et, au-delà, de présenter les solutions industrielles capables d’y répondre. « L’efficacité énergétique est un domaine en perpétuelle évolution », a insisté Pierre-Louis François, président du groupe Atlantic. Et de citer le basculement de la chaudière à gaz basse température vers la condensation, ou encore le ralentissement de l’effet Joule (résistances électriques) au profit de la thermodynamique (pompes à chaleur), aussi bien pour l’eau chaude sanitaire que pour le chauffage.

« Mais s’il est largement en route dans le neuf, ce mouvement n’est pas aussi net que nous le souhaiterions dans la rénovation », regrette ce patron qui est aussi le président d’Uniclima (Syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques). « C’est plus facile dans le neuf », confirme Daniel Baudoin, directeur France du groupe Aldes. Or, pour tous, c’est indéniablement dans la rénovation qu’il y a le plus à faire. « C’est là qu’est notre vrai terrain de jeu », proclame ainsi Thierry Djahel, directeur du développement et de la prospective de la division Buildings de Schneider Electric. Pour ce dernier, les choses ne vont pouvoir bouger qu’avec l'arrivée de passerelles et d’interfaces (serveurs web, consoles…) faisant le lien entre l’énergie et les technologies de l’information. « Le pari de l’efficacité énergétique se gagnera dans le monde numérique », résume-t-il… A condition toutefois qu’une véritable prise de conscience ait lieu chez les utilisateurs. « Posez la question autour de vous et vous verrez que les gens ne connaissent pas la quantité d’énergie qu’ils consomment, fait remarquer Bruno Barlet, directeur commercial France de Legrand. C’est pourquoi la mesure et l’affichage des consommations sont essentiels. »

Les contrats de performance énergétique n'ont pas encore vraiment démarré

De même pour la mention des performances des systèmes ou équipements censés avoir un impact sur la consommation (prises « vertes », éclairage de sécurité à Led, batteries de compensation d’énergie réactive, etc.). Pour tous ces matériels, Legrand a conçu une « éco-étiquette » qui indique les économies réalisables et le temps de retour sur investissement. Pour Bruno Barlet, l’efficacité énergétique passera avant tout par des solutions aussi simples à utiliser qu’à installer. « Les bâtiments sont occupés par des non spécialistes et on ne peut pas mettre un ingénieur sur chaque chantier ! » Mais si la France a du retard en matière d’efficacité énergétique par rapport à l’Allemagne et à la Scandinavie notamment, « c’est aussi parce que les contrats de performance énergétique, qui ont fait leurs preuves dans certains pays, n’ont pas encore vraiment démarré », observe Florian Perrois, Directeur Energy Efficiency de Siemens. Thierry Djahel, de Schneider Electric, reconnaît lui aussi être déçu par le démarrage de ce dispositif. En cause, selon lui, « une trop grande complexité pour la maîtrise d'ouvrage privée, qui vise des temps de retour sur investissement de moins de cinq ans avec des solutions aussi simples et peu coûteuses que possible, et le désarroi de la maîtrise d'ouvrage privée, soumis à des procédures de mise en concurrence qu’il a du mal aujourd’hui à appliquer dans le domaine de l’expertise et des prestations intellectuelles. » A cela s’ajoute aussi la réticence de bon nombre de directeurs techniques qui ne voient pas toujours d’un bon œil l’arrivée de spécialistes extérieurs prétendant faire mieux qu’eux pour moins cher… (A suivre)

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