La lutte contre le travail au noir dans le bâtiment, engagée avec la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5%, a permis de créer 6 000 emplois dans ce secteur sur deux ans grâce au transfert de 750 millions d'euros de l'économie "souterraine" vers l'économie formelle, a estime la Fédération française du bâtiment (FFB).
La fédération attend avec impatience la décision de Bruxelles devant pérenniser la baisse de la TVA qui, à l'origine a été annoncée pour seulement trois ans, soit entre septembre 1999 et fin 2002.
"Pour l'instant, nous ne savons pas si cette mesure sera reconduite", a indiqué Alain Sionneau, président de la FFB lors d'une rencontre avec la presse. Le gouvernement français connaît parfaitement l'importance et la nécessité d'une telle mesure mais la balle est dans le camp de Bruxelles, a-t-il souligné.
"Une non reconduction de cette mesure serait très grave pour notre profession d'autant que la situation actuelle est plutôt fragile avec une stagnation de l'activité et des perspectives peu réjouissantes pour 2003", a-t-il ajouté.
La FFB souligne que les 3.000 emplois créés par an grâce à la baisse de la TVA, représentent la moitié du total annuel des créations d'emplois de la profession.
Alain Sionneau a rappelé que l'activité du secteur qui emploie environ un million de salariés est dans une phase difficile avec notamment une réduction de l'activité dans les travaux neufs, les constructeurs lançant moins de programmes neufs, tant dans le tertiaire que dans le logement.
Les statistiques font état d'une baisse des permis de construire qui affecte à la fois depuis le début de l'année la maison individuelle (-1,3%) que les immeubles collectifs (-5,3%).
Dans le non résidentiel (usines, entrepôts, bureaux...), la baisse est plus brutale et s'explique par la prudence des industriels à investir dans de nouvaux locaux alors que l'évolution de l'économie est incertaine.
Interrogé sur les prix des travaux, Alain Sionneau souligne qu'après de fortes hausses en 1999 et 2000, les tarifs sont devenus plus modestes avec des prix qui progressent en moyenne de 3,5% à 4%, tenant compte de la hausse des salaires et du prix des matières premières.
La FFB a également indiqué avoir, lors de son entretien avec le nouveau ministre de l'Equipement Gilles de Robien, fait part de son inquiétude concernant la politique de renouvellement urbain. Le nombre de démolitions reconstructions est loin d'être suffisant face à la vétusté de certains ensembles et "nous sommes sur un rythme de 7 à 8.000 démolitions pour environ 2.000 constructions sur les mêmes sites.