Le port de Marseille va construire son nouveau siège via un marché de partenariat

Porté par une conjoncture favorable, le Grand port maritime de Marseille multiplie les projets. Ce mardi 18 janvier, lors de la présentation de son bilan, Hervé Martel, directeur général du GPMM, et Elisabeth Ayrault, présidente du conseil de surveillance, ont notamment annoncé le lancement, au printemps, d’un marché de partenariat à un prix de revient de 107 millions d’euros HT pour construire son nouveau siège social en lieu et place de l’ancien.

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Les bassins est (400 ha) forment une bande littorale de 12 km qui s’étire au nord du Vieux-Port de Marseille.

Pour le grand port maritime de Marseille (GPMM), l’année 2022 s’annonce plutôt bien. Un chiffre d’affaire de 162 millions d’euros en hausse de 11 % grâce à des records battus en termes de volume de conteneurs équivalent 20 pieds (EVP)* traités et de trafic de marchandises lui font croire à la reprise.

Dans ce contexte favorable, le GPMM prévoit d’investir 60 millions d’euros en 2022 (54 millions d’euros en 2021) et a lancé plusieurs consultations pour valoriser son foncier mais aussi pour se créer de nouveaux équipements et infrastructures.

Un nouveau siège à 107 millions d’euros

Parmi les consultations figure l’appel public à concurrence auprès de groupements d’investisseurs-promoteurs pour réaliser, d’ici à 2024-2025, son nouveau siège social en lieu et place de l’actuel situé place de la Joliette à Marseille.

Lors de la présentation, en visioconférence, ce mardi 18 janvier, du bilan du port, Hervé Martel, directeur général du GPMM, et Elisabeth Ayrault, présidente du conseil de surveillance, ont ainsi annoncé le recours à un marché de partenariat à un prix de revient de 107 millions d’euros HT pour construire les 28 000 m2 de surface de plancher dont 8 000 m2 réservés aux bureaux du port.

Le titulaire du marché de partenariat portera le projet - de la conception à la construction - avant d’en assurer l’exploitation et la maintenance sur la durée du contrat, à savoir 20 ans.

« Nous avons fait le choix de cette procédure car nous souhaitions réserver notre capacité d’investissement à l’exploitation du port. Le partenaire portera donc l’investissement qu’il pourra amortir via une autorisation d’occupation temporaire [AOT, NDLR], d’une durée de 70 ans. De notre côté, nous lui verserons un loyer, dont le montant dépendra des réponses », explique Lionel Rivière, membre du directoire et directeur de la valorisation du patrimoine et de l’innovation au GPMM.

Réhabiliter la halle J1

Outre la construction de ce bâtiment tertiaire, le lauréat du marché de partenariat prendra à sa charge la réhabilitation de la halle maritime (J0) située dans la continuité de l’actuel siège du GPMM et à proximité de la hall J1, elle aussi, appelée à être transformée. Sur les 6 000 m2 de surface de plancher que représente le J0, de type structure Eiffel, la moitié sera ouverte au public.

Le projet est donc double. D’un côté, il s’agit de créer un bâtiment pour y abriter les bureaux du GPPM mais aussi pour d’autres acteurs du secteur maritime. De l’autre côté, conformément à la volonté des collectivités d’ouvrir le port sur la ville, le rez-de-chaussée commercial de la halle J0 sera donnera sur un parvis aménagé dans le prolongement de la place de la Joliette.

Terminal de croisière

Dans une logique de valorisation de son domaine réparti entre les bassins est (400 hectares), à Marseille, et les bassins ouest (10 000 hectares), à Fos-sur-Mer, le port porte plusieurs projets destinés à attirer des filières porteuses. Dans les bassins est, il vient ainsi de lancer un appel à projets pour trouver une nouvelle destination à un silo à sucre idéalement placé au bord de l’autoroute à l’entrée nord de Marseille. Trois secteurs sont ciblés : le vrac solide, la logistique urbaine et le numérique (data center). La consultation qui devait être clôturée le 31 janvier a été prolongée de 15 jours. Sur ce domaine maritime, les preneurs auront à leur charge l’aménagement du silo via une AOT.

Toujours dans les bassins est, mais cette fois-ci, dans la partie au sud, en plein centre de Marseille, le secteur du J4 occupé par le Mucem et la cathédrale de la Major devrait aussi changer de visage avec l’aménagement d’ici à 2024 d’un terminal de croisière réservé aux petites unités.

Dans cette perspective, le GPMM a lancé un appel à projets auprès d’armateurs avec la mise à disposition d’environ 20 000 m2 de terre-pleins bordés de deux quais de plus de 200 mètres linéaires chacun. En sus de ces aménagements, une gare maritime sera construite. Reste à déterminer qui la construira, entre le GPMM et le futur lauréat. En contrepartie de la jouissance du site à compter du 1er octobre 2024 pour une durée minimale de 13 ans prorogeable de cinq à dix ans, il versera une redevance au port.

La date de dépôt des offres a été fixée au 10 mai 2022. Le GPMM a défini six critères de choix : la qualité, le caractère innovant et durable du projet ; le montant de la redevance proposée ; la qualité et la cohérence du business plan ; l’exemplarité du projet en terme HSQE et en terme sûreté ; la pertinence et le montant du plan d’investissement ; le développement de l’emploi portuaire marseillais.

H2V investit 750 millions d’euros

Sur les 10 000 ha qui composent la zone industrialo-portuaire (ZIP) dans les bassins ouest, en concertation avec l’Etat, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la métropole Aix Marseille Provence, le GPMM travaille à la définition d’une orientation d’aménagement. « Elle posera les bases du développement de ce vaste espace en veillant à sa bonne insertion dans le territoire. L’enjeu est de densifier le foncier déjà occupé et à aménager de nouveaux espaces dans le respect des équilibres environnementaux », précise Lionel Rivière.

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Les bassins ouest du Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône) Les bassins ouest du Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône) (GRANDEMANGE Dominique)

Les 10 000 ha des bassins ouest du grand port maritime de Marseille  font l’objet de concertation qui vont aboutir à une nouvelle planification territoriale au premier semestre 2022. © 4vents

La démarche baptisée « OAZIP 2040 » aboutira au premier semestre 2022 à un document de planification à court, moyen et long terme.

Ce temps de la réflexion n’empêche pas les nouvelles implantations. Parmi les plus récentes annonces figure le projet d’H2V de créer au sein de la ZIP une installation de production d’hydrogène vert pour un montant d’investissement de 750 millions d’euros.

Mis en service par tranches entre 2026 et 2031, le site composé de six unités de production de 100 MW (soit 600 MW) assurera la production de 84 000 t/an d’hydrogène renouvelable par électrolyse de l’eau et permettra la création de 165 emplois directs et 100 emplois indirects.

Le port de Marseille Fos, en tant que port investisseur, prend part au capital du projet, conformément à sa politique de décarbonation de son activité.

* L’ équivalent vingt pieds (EVP) est une unité approximative de mesure des terminaux et navires porte-conteneurs basée sur le volume d’un conteneur de 20 pieds (6,1 mètres).

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