Le GPMM poursuit la stratégie de réduction de son empreinte carbone. Cette ambition dont l’un des piliers est le déploiement de système d’électrification des navires à quai a été présentée à la ministre de la Mer, Annick Girardin, en visite dans les bassins marseillais du port (les bassins Est), ce vendredi 2 juillet.
Réduire la pollution des navires en escale
Alors que la baisse de la pression pandémique est marquée par la reprise progressive des croisières après 17 mois d’arrêt, l’escale phocéenne hisse le pavillon vert.
Le port de Marseille-Fos, avec le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales, investit plus de 50 millions d’euros dans le programme de connexion électrique des navires à quai. L’objectif à horizon 2025 ? Que plus de la moitié des 3 400 navires en escale à Marseille chaque année soient branchés à quai.
Un enjeu clef pour la deuxième ville du pays dont la qualité de l’air est régulièrement épinglée par la Commission européenne pour non-respect des valeurs limites en termes de PM10 (particules fines) et de NO2 (oxyde d’azote). Et même s’il est loin d’être le principal responsable de la pollution, le port y participe.
Lors de leurs escales, les navires consomment de l’électricité qui est majoritairement produite à bord à l’aide de moteurs auxiliaires carburant avec du diesel marin ou du fuel lourd s’ils sont équipés de laveurs de fumées (" scrubbers "), générant ainsi l’émission de polluants et de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Electrification en cours
Le GPMM se targue d’être le premier port en France et le seul en Méditerranée à proposer aux compagnies maritimes cette solution technique permettant de réduire à zéro les émissions de CO2.
Depuis 2017, quatre quais des bassins Est sont équipés pour recevoir et raccorder quatre ferries simultanément pour la Corse dans le secteur d’Arenc (soit 1 000 escales/an, 30 % des escales des bassins Est). En 2022, quatre autres quais du nouveau terminal du Cap Janet (conçu par Arep) seront équipés pour raccorder simultanément deux ferries internationaux. Ce déploiement se poursuivra en 2025 avec le raccordement de quatre nouveaux quais sur le terminal croisière du môle Léon-Gourret.
Mais ce dispositif impliquera des adaptations compte tenu de la taille de ces mégas paquebots plus énergivores. Pour permettre leur raccordement en 60 Hz, le port va devoir créer un poste de transformation/conversion pour transformer l’électricité qui arrive en 50 Hz et 20 kV depuis le réseau de distribution public d’Enedis.
13 millions d’euros pour un nouveau poste de transformation
Le GPMM vient de lancer une consultation de maîtres d’œuvre pour sélectionner le groupement qui pilotera cette opération stratégique. Son coût : 13 millions d’euros, 1,5 million pour la construction du bâtiment de 1 500 m2 de plancher (travaux de juin 2023 à janvier 2024) et 11,5 millions d’euros pour les équipements électriques (travaux de février à juillet 2024).
Le GPMM est propriétaire de son réseau électrique dans les bassins de Marseille. Il s’agit d’un réseau haute tension (20 kV) qui distribue de l’électricité auprès de l’ensemble des occupants du port (équipements industriels, bâtiments, navires). Ce réseau est actuellement alimenté par le réseau d’Enedis en 50 Hz en trois points (de respectivement 12,5 MW, 10 MW et 8 MW) et bientôt par un quatrième de plus grande puissance (38 MW) en cours de construction près de la Porte 4.
100 % de l’électricité est achetée par GPMM avec des certificats d’énergie renouvelable.
A moyen terme, le port compte élargir son mix énergétique. Il a lancé une étude pour l’installation de centrales photovoltaïques sur les toits d’une vingtaine de ses bâtiments des bassins Est (pour puissance de 9 MWc).