Deux ans après sa prise de fonctions, Yves Gabriel a restauré la rentabilité de de Bouygues Construction.Il répond aux questions du "Moniteur".
Bouygues Construction a confirmé son retour à la rentabilité au premier semestre. Quelles sont vos prévisions pour l'ensemble de l'année 2004?
En effet, nos performances à fin juin sont très satisfaisantes: un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros en progression de 10 % par rapport à 2003 et un résultat net positif de 63 millions d’euros alors que le résultat de fin juin 2003 était légèrement négatif. Il faut aussi noter que nous avons atteint un niveau historique de trésorerie qui s’élève à 1,3 milliard d’euros (contre 900 millions il y a un an). C’est un indicateur important, qui témoigne de notre capacité à envisager des opérations de croissance externe. Pour 2004, nous prévoyons un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros (+6% par rapport à 2003) et un résultat net qui devrait satisfaire notre actionnaire.
Comment expliquez-vous ce retournement?
Ce n’est pas une surprise. C’était mon objectif lorsque j’ai pris mes fonctions il y a deux ans. Depuis cette date, nous avons procédé à d’importants changements dans notre organisation et dans nos modes de fonctionnement. En mars 2003, j’ai mis en place une nouvelle organisation et lancé un projet d’entreprise baptisé Vision & Performance, dont les axes de progrès ont déjà porté leurs premiers fruits. Nous avons également cédé un certain nombre de métiers qui pesaient sur notre rentabilité : l’activité fondations en France (Intrafor) et les murs rideaux (Rinaldi). Par ailleurs, le marché est resté bien orienté ce qui a bien sûr été un facteur positif. Enfin ce redressement n’a été possible que parce qu’il y a chez Bouygues Construction un potentiel humain remarquable et que chacun s’est mobilisé pour restaurer la rentabilité de l’entreprise.
Vous avez pris vos fonctions de P-DG il y a juste deux ans avec comme priorité le redressement de l'activité de Bouygues Construction. Cet objectif semble atteint, quel est aujourd'hui votre priorité?
L’objectif n’était pas de redresser l’activité de Bouygues Construction mais sa rentabilité. L’essentiel en effet n’est pas d’augmenter l’activité mais plutôt que ce niveau d’activité soit en adéquation avec l’organisation de l’entreprise et sa capacité à traiter des affaires dans des conditions économiques satisfaisantes. Aujourd’hui la priorité, c’est de pérenniser la qualité de ces résultats Cela suppose en particulier dans ces métiers d’être très vigilant sur la maîtrise de nos risques commerciaux et techniques. Le deuxième objectif est de donner une nouvelle impulsion à une politique de développement harmonieuse et rentable.
Propos recueillis par Patrick Piernaz et Bertrand Fabre
SUITE DE L'ENTRETIEN DANS "LE MONITEUR" DU 22 OCTOBRE 2004.
