« C’est un nouveau chapitre résolument tournée vers la croissance ». C'est par ces mots que Benoît Bazin, le directeur général de Saint-Gobain, a débuté la présentation de son « plan stratégique 2021-2025 » baptisé Grow & Impact. Tout en capitalisant sur la précédente feuille de route (Transform & Grow), ce nouveau plan doit permettre à l’entreprise française « de devenir le leader mondial de la construction durable ».
Comptablement, il table sur une croissance organique comprise entre +3 % et +5 % (avec la volonté d’être sur la fourchette haute) contre 1,5 % il y a quelques années ; une marge d'exploitation comprise entre 9 % et 11 % ; un taux de conversion de cash-flow libre supérieur à 50 % ; une rentabilité des capitaux investis (ROCE) compris entre 12 % et 15 %.
Par ailleurs, le groupe annonce également « une politique de retour aux actionnaires attractive », avec « un taux de distribution annuel du dividende entre 30 % et 50 % du résultat net courant », et un programme de rachat d'actions à hauteur de 2 M€.
Décarbonation du bâtiment
Pour y parvenir, Benoît Bazin s’appuiera sur trois volets. Le premier : la décarbonation du bâtiment. « La construction durable est un facteur-clé pour atteindre la neutralité carbone » rappelle le dirigeant, le bâtiment étant, avec 40 % des émissions mondiales, la première cause des émissions de CO2. Avant d’affirmer : « Saint-Gobain est très bien positionné sur les marchés structurellement en croissance de la construction durable. Nos solutions pour la rénovation (50 % du chiffre d’affaires du Groupe, Ndlr), l’enveloppe du bâtiment, et les nouveaux modes de construction innovante et plus légère (40 % du CA du Groupe) permettent de réduire au moins 2/3 de ces émissions. »
Solutions complètes et magasin sans vendeur
Deuxième levier, la vente de solutions complètes. Saint-Gobain estime qu’il va « superformer » le marché - et donc gagner des parts de marché- non plus en « vendant des produits » mais en proposant « des solutions et des systèmes complets ». « C’est un mouvement massif, explique Benoît Bazin. Nous sommes à même de présenter une offre complète de solutions, qu’il s’agisse de ventes croisées ou de canaux dédiés, de catalogues verticaux par marché comme l’hôpital ou de services tout au long de la chaîne de valeur (logistique, pré-assemblage, intermédiation, service après-vente, magasins sans vendeur comme dans le Nord de l’Europe, recyclage, solutions et services digitalisés, etc.) ou de systèmes (fabrication hors site, façades légères, systèmes de cloisons, isolation thermique par l’extérieur, vitrages intelligents, etc.). »
Numéro européen de la rénovation
Par ailleurs, le groupe rappelle que sa large couverture géographique « lui assure une taille critique nécessaire » : il est numéro un sur le marché de la rénovation en Europe, sur le marché de la construction en Amérique du Nord et dans un certain nombre de grands pays émergents comme l’Inde ou le Brésil. Et qu’il est présent « tout au long de la chaîne de valeur », ce qui lui permet d’accompagner tous les intervenants, « des architectes aux clients finals, et de construire des écosystèmes locaux, notamment grâce à son réseau de distribution au plus proche de centaines de milliers d’artisans. »
La culture du cash
Enfin le troisième volet, le modèle de gouvernance. Avec le précédent plan Transform & Grow initié par Pierre-André de Chalendar, le groupe a bénéficié d’une nouvelle organisation par pays, plus proche de ses marchés et de ses clients. Cela s’est traduit par une simplification avec 90 % des directeurs généraux natifs du pays. Mais aussi par un changement cultuel profond comme l’assure Sreedhar N, directeur financier et membre du comité exécutif. « En mettant au premier plan la responsabilisation des équipes, leur performance et la satisfaction des besoins clients, Saint-Gobain a acquis une culture du cash ».