Le Mandarom fait de la résistance

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Retenue comme solution la plus rapide par rapport au délai d’évacuation du site (48 h) ordonné par la justice, la démolition à l’explosif de la statue principale de la secte du Mandarom, sur les hauteurs de Castellane, se révèle plus compliquée que prévue. Elle devrait intervenir aujourd’hui dans le courant de l’après-midi, après de durs travaux préparatoires. « Techniquement, on ne connaissait pratiquement pas cet ouvrage réalisé sans permis jusqu’à hier matin et le démarrage des travaux de démolition par les entreprises. On supposait une coque en béton réalisée autour d’une structure en poteaux métalliques. On a découvert un ouvrage en béton puissamment armé, ce qui rend difficile la réalisation, à la base de l’édifice, de trous d’affaiblissement et la préparation du minage » expliquent les responsables de la DDE 04, conducteur d’opération de ce chantier pas comme les autres.

A pied d’œuvre dès 4H30 mercredi 5 septembre avec un effectif d’une vingtaine de personnes encadré d’un impressionnant déploiement de gendarmerie, CEBTP Démolition (Bet de Marseille), la SMD (Aubagne) avec Nobel Explosifs (Paris), les entreprises retenues dans le cadre d’un marché négocié ultra-confidentiel, ont été rapidement confrontées à un manque flagrant de moyens. « Il bien faut comprendre qu’on fait ce boulot sans plan d’éxecution. Par exemple, le socle de la statue, sur un sol pentu, est plus haut que prévu. L’ouvrage est plus important aussi : 36 m de haut environ, 1500/1600 T. On ne pas utiliser l’engin à bras prévu. Les IPN sont noyés dans le béton et on a du mal à les dégager dans les angles. Il faut s’adapter. On a réussi à mettre en place des mini-pelles sur la plateforme qui s’ajoutent aux marteaux-piqueurs. On devra en tout cas le moment venu placer des charges explosives, dynamite et gomme, beaucoup plus nombreuses et puissantes que prévues, environ 120. Mais c’est très fatiguant pour les gars » explique Pierre Burguière, le patron de CEBTP.

Ces difficultés n’ont pas remis en cause toutefois le principe de démolition retenu : le basculement dans un secteur non construit de la statue du messie cosmoplanétaire, feu Gilbert Bourdin, après évidemment de la coque en forme de coin et découpe des poteaux sur un angle puis minage des jambes (principe de l’abattage d’un arbre). Hier toutefois en fin d’après-midi, les entreprises devaient procéder à un premier tir d’affaiblissement de la base de la structure. Et dans le plus grand secret, une pelle mécanique, adaptée à la configuration du site, a été acheminée dans la nuit le depuis Marseille. Une fois la statue abattue, il faudra aussi procéder à l’évacuation des déblais par une piste chantier spécialement réalisée.

Le coût de cette démolition est de l’ordre de 1,3 million de francs, avancés par l'’Etat qui procédera ensuite au recouvrement de ces sommes auprès de la communauté des chevaliers du Lotus d’Or.

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