En ce début du mois de juin, Bouygues Immobilier, mandataire du groupement en charge de l’aménagement de l’îlot Villette à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), un quartier mixte de près de 40 000 m2 SP qui doit sortir de terre entre le centre-ville et l’autoroute A8, a dû recevoir le courrier du maire Louis Nègre l’informant du refus de permis de construire déposé il y a un an.
Sollicité par Le Moniteur, le promoteur n’a pas souhaité commenter la décision. Il a deux mois pour déposer un recours gracieux.
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Ecoquartier
L’annonce du refus du permis de construire d’une opération-phare portée par le maire a surpris. Conçu par l’agence Wilmotte & Associés, l’îlot Villette avait franchi la première des quatre étapes du label Ecoquartier. De plus, la métropole Nice-Côte d’Azur, dont fait partie Cagnes-sur-Mer, avait approuvé le 25 octobre 2019 le dossier de réalisation de la ZAC. Enfin, Bouygues immobilier avait obtenu les autorisations au titre de la loi sur l’eau et de l’aménagement commercial. Outre les 543 logements (30 295 m2), dont 164 locatifs sociaux, l’îlot Villette comprendra en effet 6 563 m2 de commerces et 1 730 m2 de bureaux.
Toutes les conditions semblaient réunies pour lancer une opération sur laquelle travaille depuis 2014 la mairie avec la société publique locale Côte d’Azur Aménagement, son concessionnaire.
Crise sanitaire
La crise sanitaire a changé la donne. Lors d’une visioconférence, organisée le 26 mai, le maire de Cagnes-sur-Mer a affirmé qu’il ne remettait pas en question ce projet de quartier mixte qui s’inscrit dans un autre « plus global qui comprend la renaturation de la Cagne ».
Par ailleurs, il est pensé « pour loger les Cagnois au centre-ville » avec pour vertu de « renforcer encore son attractivité » et « d’éviter l’étalement urbain ». « Nous avons une volonté qualitative d’où l’engagement dans la démarche de labellisation Ecoquartier », a-t-il affirmé. « Mais le jour d’après-Covid ne sera pas celui d’avant. Cela nous amène à avoir des exigences supplémentaires, notamment en termes de terrasses et d’espaces plantés », a-t-il ajouté.
Ainsi, l’arrêté daté du 20 mai et signé de Patrick Guével, adjoint au maire délégué à l’urbanisme, ne remet pas en cause la surface de plancher prévue, ni le nombre logements, objets de nombreuses critiques.
Non-conformités
Mais ce sont des non-conformités au plan local d’urbanisme et au plan de prévention du risque inondation qui ont contraint le maire à prendre l’arrêté de refus du permis de construire. L’édile, en campagne pour le second tour, a ainsi invoqué le non-respect en termes de marge de recul et d’implantation de construction par rapport aux voies et emprises publiques, des dépassements de la hauteur maximale des bâtiments ; des « manques de précisions sur les hauteurs de bâtardeaux et de socles d’immeubles »...