La transformation de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) ne se limite pas à la construction des plus de 500 logements et environ 7 000 m2 SP de commerces prévus au sein de la ZAC Villette (6,5 ha) aménagée par Bouygues Immobilier, les Ateliers Wilmotte et Associés et le paysagiste Jean Mus. Le futur écoquartier, qui devrait entrer en phase active en 2020, comprendra 71 % d'espaces publics réalisés sous la maîtrise d'ouvrage de la société publique locale (SPL) Côte d'Azur Aménagement. L'ambition du maire Louis Nègre, qui a présenté le projet au début de l'été en conseil municipal puis en réunion publique, est de créer à partir du parc existant des Canebiers et de la Cagne, une rivière côtière qui sera renaturée jusqu'à son embouchure, « un îlot de fraîcheur et une forêt urbaine, véritable puits de carbone pour la ville dans une démarche globale de retour de la biodiversité ».
Espace humide submersible. Les concepteurs, la Compagnie du paysage (mandataire) et le bureau d'études TPFI, ont imaginé quatre sous-ensembles. Dans le premier, « hôtel à insectes et promenades en balcon » (8 650 m2 ), ils proposent de remodeler le talus existant et de planter des essences méditerranéennes. Le second espace, « réserve naturelle des berges » (7 200 m2 ), sera créé à partir du lit de la Cagne transformé en « un espace humide submersible » et de ses berges reprofilés. « Nous allons casser tout le corset en béton du fleuve. Les 3 000 m3 de matériaux seront concassés et réutilisés pour réaliser les structures de cheminement et les réseaux de drainage », précise Jean-Frédéric Gay, architecte-paysagiste associé à la Compagnie du paysage.
Le troisième sous-ensemble (4 050 m) aura pour trame des peupliers argentés existants confortés par de nouvelles plantations. Le dernier espace, « grande prairie d'herbes hautes ouverte » (10 100 m2), accueillera des aires de jeux et de pique-nique, des parcours…
La SPL espère démarrer les travaux courant 2020, une fois l'autorisation « loi sur l'eau » obtenue et l'enquête publique réalisée. Le montant de l'opération est estimé à plus de 5 M€ HT. Pour la renaturation de la Cagne, qui représenterait près de la moitié de ce coût, la commune compte sur des subventions à hauteur de 70 %.