Quelle est l’originalité de l’opération Terres-Neuves par rapport à une opération Anru classique ?
Le projet Terres-Neuves concerne simultanément la restructuration de la cité d’habitat social Yves-Farge et la reconquête de friches militaires. Il s’appuie aussi sur un troisième élément qui est le tramway. Au final, ce qui s’annonçait comme une simple opération de renouvellement urbain s’est achevé par la création d’un nouveau quartier à Bègles. L’Anru a été un levier qui nous a permis de densifier, de développer une offre de parcours résidentiel beaucoup plus large que celle proposée jusqu’à maintenant aux habitants, et d’offrir un cadre de vie plus moderne, plus écologique à des familles bénéficiaires du logement social. Nous avons également organisé des concours internationaux d’architectes et d’urbanistes, pour démontrer que le logement social ne doit pas être traité comme du sous-logement pour des sous-citoyens, mais que ce secteur doit faire l’objet d’efforts particuliers en termes de qualité des logements et de qualité des espaces extérieurs.
Le quartier de Terres-Neuves est-il un écoquartier ?
Oui, bien sûr. Je ne suis pas un fanatique des étiquettes mais j’essaie de faire en sorte que l’on atteigne des objectifs. Pour moi, le but n’est pas seulement de construire des immeubles à basse consommation et de réaliser des économies d’énergie, c’est aussi accorder une place aux personnes âgées, faire cohabiter les générations, favoriser la mixité sociale, parvenir à mutualiser un certain nombre de services. C’est cela, un véritable écoquartier.
Comment s’articule cette opération de rénovation urbaine avec le projet Euratlantique qui s’annonce ?
Le projet Euratlantique entend constituer une agglomération d’un million d’habitants, ce qui entraînera un accroissement de la population béglaise, qui passera de 25 000 à 40 000 habitants dans les dix ans qui viennent. Bien que Bègles participe à ce développement, on ne va pas défigurer la ville au motif qu’il faut être millionnaire. Nous préconisons une juste répartition des efforts, grâce à une densification ciblée, là où ça ne dénature pas les quartiers. L’opération de rénovation urbaine est déjà concernée par cette stratégie, puisqu’elle permet de passer de 500 à 900 logements sur l’ensemble du secteur.
