Ce 24 janvier au soir, «La Ruche», cette cité d’artistes du XVe arrondissement parisien, bourdonnait des adhérents du « Syndicat de l’architecture» conviés aux vœux de l’institution. Dans son discours, Hugo Franck, son président, après avoir rappelé la représentativité, les actions, les engagements, les missions et les services du syndicat, a présenté les principaux axes qui guideront son activité pour l’année nouvelle.
Préserver voire renforcer le rôle des architectes
« Le morcellement de nos missions, notamment dans le domaine du logement, et depuis peu dans celui du logement social, nous inquiète de plus en plus. Le rôle de l’architecte sur toutes les phases d’un projet est nécessaire et notre intervention sur son exécution ne devrait pas être une option. Nous revendiquons, pour tout projet incluant des financements publics et tout projet de logements collectifs, l’obligation de contractualiser avec l’architecte des marchés incluant obligatoirement et a minima la phase de direction de l'exécution des travaux (DET), des revendications que nous porterons au ministère du logement dès que nous en aurons un… »
« Toujours au sujet du logement, le syndicat alerte depuis des années sur les conséquences prévisibles désastreuses de la financiarisation du secteur et appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités pour loger la population et la loger dignement. Le droit à un logement de qualité doit devenir inaliénable. Les loyers sont encadrés progressivement dans certaines villes, pourquoi les bénéfices sur les opérations immobilières privées ne le seraient-ils pas également ? Pourquoi le bail réel solidaire (BRS) n’est-il pas encore plus développé? Nous connaissons l’effet de la pression foncière sur le coût global des opérations et nous savons que la Vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) ne peut plus être le seul levier pour faire redémarrer la chaine de production en France. Nous sommes au bout d’un système et les acteurs de cette chaîne doivent prendre leurs responsabilités. »
Les crises écologique et sociale que nous connaissons, doivent prendre corps dans les études d’architecture.
— Hugo Franck, Syndicat de l'architecture
Repenser la formation initiale et l’accès au diplôme
« Les enjeux actuels, les crises écologique et sociale que nous connaissons, doivent prendre corps dans les études d’architecture. Nous souhaitons que les enseignements et les moyens des écoles d’architecture soient renforcés et que l’actuel système d’accès au titre d’architecte soit mis à jour, avec la mise en place d’un véritable et unique diplôme, obtenu à la suite d’un troisième cycle effectué sur deux ans, en alternance, après le Master, qui remplacerait l’actuelle HMONP. Cela doit-il prendre la forme d’un diplôme de spécialisation (DSA) ? D’un certificat d’aptitude au métier d’architecte ? »
Reconnaître la réhabilitation comme acte architectural d’intérêt public
« Dans un souci de réduction ou de maitrise des énergies et de préservation ou d’adaptation de nos patrimoines, le concours de l’architecte dans les projets de transformation, de mutation ou plus généralement de réhabilitation est primordial. Nous demandons que soient engagées des discussions concernant l’inscription de la réhabilitation dans la loi de 1977 sur l’architecture, dans l’intérêt de notre profession et dans l’intérêt général. Si, dans un futur proche, nous devons moins construire, alors il nous faudra les moyens de réhabiliter, d’adapter et de transformer notre patrimoine ordinaire. »