Première femme élue à la tête du patronat français, Laurence Parisot présidente de l'Ifop et de l’entreprise de portes de placard Optimum, plaide avec fougue pour une organisation patronale plus "ouverte" sur la société et une réforme en profondeur du code du travail.
Laurence Parisot, 45 ans, a obtenu 271 voix, soit largement plus que la majorité absolue des votants (255 voix). Elle a été élue pour un mandat de cinq ans. Ses deux challengers Yvon Jacob, président de la Fédération des industries mécaniques (FIM), et Hugues-Arnaud Mayer, président d'Abeil (couettes et oreillers), ont recueilli respectivement 150 et 85 voix. Il y a eu 2 abstentions et seules 18 femmes participaient au vote. Laurence Parisot était notamment soutenue par la FFB et la FNTP.
Dans son premier discours de présidente prononcée avec fougue, elle a affirmé que son "premier engagement" serait de "faire aimer l'économie de marché". Prôner une "politique économique favorable aux entreprises, ce n'est pas être anti-social, c'est la condition même du social", a-t-elle dit.
Elle a insisté sur la nécessité de "moderniser" le code du travail, et pour une "rénovation et un reformatage de l'Etat", deux thèmes récurrents de l'organisation patronale.
"Nous prendrons des initiatives pour permettre l'émergence d'un droit du travail modernisé, qui concilie la prise de risque économique pour les entreprises et la protection des individus", a-t-elle dit.
Elle a souhaité "donner beaucoup plus d'ampleur" au contrat nouvelle embauche proposé par le gouvernement, qui prévoit des procédures de licenciements simplifiées les deux premières années.
Partant du constat d'une France en "état d'urgence", après "plus de 25 ans de chômage structurel et de masse" et d'un projet européen "en plein désarroi", elle a prôné un "contrat social apaisé", hors de "l'étroit contrôle du politique".
"A la loi d'édicter les grands principes d'ordre public, à l'accord entre partenaires sociaux de dire les solutions les mieux adaptées aux branches, aux entreprises et à leurs salariés", a-t-elle déclaré.
Mme Parisot a aussi affirmé qu'il fallait "poser sans tabous la question de la représentativité des acteurs sociaux", sans donner de pistes d'action précises.