Lafarge anticipe un redressement de ses marchés en 2014

Matériaux de construction -

Les perspectives restent difficiles en France, où le groupe s'attend à un nouveau recul du marché de 2 à 5%.

En nette progression au plan mondial en 2013, avec une progression de 2% du chiffre d'affaires à base comparable (15,2 Md€), Lafarge a subi en France la baisse des marchés de la construction. Les ventes du groupe dans l'Hexagone ont en effet reculé de 3%, ont indiqué les dirigeants du groupe lors de la présentation annuelle des résultats ce 19 février à Paris. "En France, Lafarge a fait mieux que le marché", a cependant souligné Jean-Jacques Gauthier, le directeur général adjoint Finance du groupe. "L'année 2013 a été plutôt moins négative qu'attendue, puisque nous avions anticipé un recul du marché de 5 à 7%", a précisé le PDG de Lafarge, Bruno Lafont. Les perspectives en France restent difficiles, puisque le cimentier anticipe un nouveau recul du marché compris entre 2 et 5%. "Nous n'avons pas aujourd'hui l'intention de toucher à nos capacités de production", a cependant rassuré Bruno Lafont.

L'Europe à la traîne, reprise aux Etats-Unis

Le marasme du marché français s'inscrit dans un recul général des activités du groupe dans les pays d'Europe occidentale (-3% à base comparable pour les ciments et les granulats, -5% pour le BPE), pour un CA cumulé de 3,2 Md€. L'Europe orientale est également touchée avec un CA en baisse de 8% à base comparable (CA 1,1 Md€). Mais le plus dur est peut-être passé pour le Vieux Continent : Lafarge prévoit en 2014 une stabilisation des marchés européens, ce qui serait le meilleur résultat depuis 2008 a souligné Bruno Lafont.

Partout ailleurs Lafarge progresse : +5% en Amérique du Nord (CA 3,1 Md€), +2% en Afrique et Moyen-Orient (aujourd'hui le premier marché du groupe avec un CA de 4 Md€), +5% en Amérique Latine (CA 0,8 Md€) et +5% en Asie (CA 2,7 Md€). "Nous abordons 2014 avec détermination et confiance, a commenté Bruno Lafont. Nos marché devraient bénéficier d'une croissance globale entre 2 et 5%."

Innovations sur les produits et les services

Parmi les leviers de croissance, Lafarge mise toujours sur sa stratégie d'innovation. En 2013, le groupe annonce avoir mis sur le marché le béton drainant Hydromédia et lancé les tests d'un béton dépolluant fonctionnant sans lumière, particulièrement adapté aux tunnels, et qui pourrait être commercialisé en 2014. L'innovation inclut les services, avec la création en Algérie d'un système de distribution auprès des entreprises du bâtiment, un dispositif déjà expérimenté en Inde ou au Maroc. On pourrait y ajouter, en France, le lancement en septembre dernier d'une offre de maison individuelle en liaison avec un résea de CMIstes partenaires. L'ensemble de ces innovations devraient dégager 200 M€ d'Ebitda (1) supplémentaire en 2014, avec un objectif de 500 M€ à horizon 2016.

Les autres leviers mis en oeuvre par Lafarge sont plus financiers. Il s'agit d'abord de la réduction des coûts, qui doit apporter 400 M€ d'Ebitda (1) supplémentaire en 2014. Et ensuite de la réduction de l'endettement, portée de 11,3 Md€ en 2012 à 10,3 Md€ en 2013, avec près de 400 M€ de cessions déjà engagées en 2014 dont la vente au groupe Etex des dernières activités plâtre en Europe. L'objectif est de faire descendre la dette à moins de 9 Md€ d'ici la fin de l'année, ce qui doit permettre à Lafarge de mieux emprunter sur les marchés et de réduire ses coûts financiers. Parallèlement la politique d'investissement du groupe devrait rester très sélective en 2014.

(1) Pour "Earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization", c'est-à-dire les bénéfices avant impôts.

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