«Nous sommes sur un marché qui s’oriente vers la déco. » Le constat est fait par Anne Renon, responsable marketing-communication du groupe Jeld’Wen. Serge Rozière, PDG de Rozière, appuie ce constat : « Aujourd’hui, la porte isoplane simple a moins de succès. Les gens ont compris que leur porte pouvait être un outil de personnalisation et avoir un véritable rôle décoratif ». D’autant plus que, pour lui, « s’il y a moins de portes dans une maison, les pièces ont tendance à être plus grandes donc le recul sur le produit est plus important. Cette situation encourage à avoir une porte décorative sachant qu’elle va être plus visible ». Une évolution que Jean-Baptiste Fleurent, architecte DPLG, vit au quotidien sur le terrain : « Que ce soit dans les espaces nuit ou dans les espaces jour, la porte, qu’elle soit coulissante ou traditionnelle, est devenue un vrai élément de décoration ».
Portes vitrées, rainurées, laquées avec des finitions soignées, telle est la tendance. Arnaud Visse, président de Coulidoor, se félicite de pouvoir « proposer des portes de séparation décorées sur les deux faces pour permettre véritablement une personnalisation du produit ». Pour autant, le paradoxe réside certainement dans le fait que malgré cette valorisation de la porte, de l’envie de la montrer, la véritable star de ces dernières années reste le système à galandage. En réalité, la porte doit s’afficher mais aussi pouvoir disparaître facilement. Arnaud Visse, y voit « avant tout, une fonction technique plus que décorative car cela permet de libérer l’espace autour de la porte ». Philippe Gérard, directeur commercial VAD du groupe Deya, croit d’ailleurs à la poursuite du développement du galandage : « Nous avons développé ce système il y a déjà huit ans et notre ambition est très forte sur le châssis à galandage dans lequel nous espérons une multiplication par cinq de notre CA dans les trois ans qui viennent. C’est pourquoi nous développons des solutions en grande hauteur avec une tendance également très design, très architecturale de nos modèles ». Autre tendance forte qui se développe, la prise en compte de plus en plus fréquente des performances acoustiques et thermiques des portes. Pour autant, dans le futur, il semble bien que l’esthétisme continue à occuper la R&D des industriels. Plus particulièrement « pour améliorer l’intégration de la porte dans son environnement, prédit Serge Rozière, avec l’apparition de portes avec des charnières invisibles ou encore des huisseries invisibles ».