La politique de logement d'Emmanuel Macron passée au crible

Si le quinquennat a été marqué par « la difficulté à générer le choc d’offre souhaité », l'Institut Montaigne souligne les résultats « encourageants » de certaines réformes comme le regroupement des organismes HLM.

Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse organisée à l'Elysée, le 25 avril 2019.
L'institut Montaigne décrypte les résultats des réformes lancées sous le quinquennat d'Emmanuel Macron.

Peut mieux faire. A huit mois de l’élection présidentielle, l’Institut Montaigne dresse, dans son rapport « Quinquennat Macron : le grand décryptage » publié ce mois, un bilan mitigé de la politique de logement d’Emmanuel Macron.

Principal point noir : le quinquennat a été marqué par « la difficulté à générer le choc d’offre souhaité », note le groupe de réflexion libéral. « Le nombre de constructions a fortement baissé, se rapprochant de ses niveaux les plus bas, une situation que la crise sanitaire ne suffit pas à expliquer : les différentes restrictions apportées aux dispositifs en faveur du logement (APL accession, PTZ, Pinel…) ont laissé planer des doutes sur le devenir du soutien du gouvernement en faveur du logement », est-il écrit.

Aide aux maires bâtisseurs

Sur fond de mise en place de la politique zéro artificialisation nette (ZAN), la suppression de l’aide aux maires bâtisseurs et de l’aide à l’accession, la limitation du prêt à taux zéro et les prélèvements sur les capacités d’investissements des organismes HLM sont en partie responsables de ce ralentissement qui touche l’immobilier neuf, pointe le rapport.

En termes de logements étudiants, le compte n’y sera pas. Le candidat Macron tablait sur 80 000 nouvelles mises en service entre 2017 et 2022. Il ne devrait y en avoir que 30 000, estime l’institut.

En ce qui concerne le parc locatif social, celui-ci comptait, au 1er janvier dernier, 5 153 600 logements, soit 63 800 de plus sur un an. Il s’agit du niveau annuel le plus faible du quinquennat : 86 300 en 2019, 89 000 en 2018 et 74 900 en 2017. Avec près de 17 % de logements sociaux, la France se distingue sur le front du résidentiel, relativise l'institut. A titre de comparaison, l'Allemagne est à 5 %, l'Italie, à 4 %.

Le retour des investisseurs institutionnels

Hormis « la mesure mal comprise et mal perçue » de la baisse de 5€ de l’aide personnalisée au logement (APL) en 2017, le rapport souligne les résultats « encourageants » de plusieurs réformes. Parmi elles,le regroupement des organismes HLM, prévue dans la loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (Elan) de 2018. Selon l'institut, « la restructuration du secteur devrait être quasi aboutie en 2022 ».

Autre bon point : le retour des investisseurs institutionnels dans la construction de logements locatifs. « Un facteur encourageant sur les perspectives, signe que la rentabilité est revenue et que les spécialistes des opérations immobilières pourront contribuer fortement à la relance de l’offre », résume l’institut.

Restent néanmoins plusieurs chantiers de taille, comme « la réduction des coûts du logement pour tenir compte des budgets non-extensibles des ménages, tout en satisfaisant des attentes nouvelles » : internet haut débit, bâtiment économe en énergie… « L’une des clés pour parvenir à cet équilibre est de lutter contre l’inflation réglementaire qui crée une hausse des prix et une difficulté à construire », conclut l’institut.

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