Les procédés d’isolation thermique à base de ouate de cellulose viennent d’être mis en observation par la Commission Prévention Produits mis en œuvre (C2P) de l’Agence qualité construction (AQC). Cette mise en observation est annoncée par un nouveau communiqué (n° 70) publié à l’occasion de l’édition de janvier 2013 de la publication semestrielle de la C2P.
Deux raisons ont motivé cette décision : des risques d’incendie et des risques sanitaires.
Risque d’incendie
« Ces procédés font l’objet d’une sinistralité d’incendie non négligeable due au fait que les personnes (maîtres d’ouvrage ou entrepreneurs) ne sont pas sensibilisées à la spécificité de ce matériau. Ne sont pas suffisamment pris en compte les éléments de protection feu indispensables à la mise en œuvre en complément de l’isolant», peut-on lire dans le communiqué. En effet, une douzaine de sinistres ont été déclarés entre 2009 et 2012. Dans la plupart des cas, l’incendie a démarré suite à un échauffement de spot ou de câble électrique qui a provoqué le départ de feu dans la ouate placée au-dessus d’un faux plafond. Après échauffement de la ouate, le feu peut couver plusieurs heures avant de s’embraser rapidement. Les spots encastrés dans le faux plafond n’étaient pas équipés de capots de protection ou ceux-ci avaient bougé et n’assuraient plus la protection thermique de l’isolant au contact du spot. Dans le cas des gaines électriques, elles n’étaient pas classées « non propagateur de flamme ». D’autres cas signalés concernent un départ d’incendie dû au non-respect de l’écart de feu autour d’un conduit de cheminée. Enfin, les derniers cas ont pour origine l’utilisation par un charpentier d’une scie circulaire dont les poussières chaudes au contact de la ouate ont provoqué l’incendie. Si le produit n’est pas mis en cause directement, c’est la méconnaissance de son risque d’inflammabilité par les professionnels qui le mettent en œuvre qui engendre le risque.
Risque sanitaire
Les isolants à base de ouate de cellulose sont formulés avec des additifs biocides et ignifugeants qui peuvent pour certains présenter des risques sanitaires ou d’émanations gênantes. Par exemple certains additifs contenant des sels d’ammonium peuvent provoquer des vapeurs d’ammoniac au contact de l’humidité. « Ces risques sanitaires doivent être pris en compte au cours des différentes étapes du cycle de vie du matériau, prévient l’AQC : fabrication, mise en œuvre et durée de vie ».
Les sels de bore utilisés initialement comme agent fongique dans ces isolants ont en effet été interdits en août 2011 par la directive européenne biocide, au profit des sels d’ammonium. Leur usage est à nouveau admis en tant qu’ignifugeant par la Commission chargée de formuler les avis techniques. Lire notre article. 25 avis techniques portent sur des produits d’isolation thermique de murs et combles à base de ouate de cellulose.