La mobilité durable est en marche

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Les préoccupations environnementales – environnement de proximité, réchauffement climatique –, la prise de conscience des répercussions de la pollution et du bruit sur notre santé, la menace d’une crise énergétique liée à la hausse du baril de pétrole, amèneront-elles nos concitoyens à changer de comportement de mobilité ?

Nos modes de vie ont beaucoup changé. Nous sommes passés d’une vie rythmée par le travail à une vie où il ne représente plus qu’une part réduite de la vie. Le travail est de plus en plus flexible pour s’adapter aux nouveaux temps de la ville qui tend de plus en plus à fonctionner 24h sur 24h. Ainsi, le coût du foncier, l’attrait de la maison individuelle, les stratégies d’évitement social ont conduit de nombreux ménages à s’installer plus loin des villes-centres, comportement facilité par le développement du réseau de voirie rapide.

Diversifier l’offre des transports collectifs. Ces évolutions ont des conséquences sur les déplacements. La marche a perdu du terrain et les transports collectifs avaient, il y a encore peu de temps, du mal à maintenir leur part de marché alors même que les collectivités territoriales consentent de lourds efforts financiers pour développer l’offre. Et pendant ce temps-là, les kilomètres parcourus en voiture particulière augmentent toujours plus.

Dans le même temps, les Français sont de plus en plus préoccupés par les questions environnementales, de leur impact sur leur santé, et de la gravité des phénomènes de réchauffement climatique.

Avec la hausse du prix du baril, ils découvrent que se déplacer en voiture peut faire exploser le budget familial. Quelque peu paradoxalement, ils demandent aux collectivités publiques de développer des alternatives à la voiture particulière : des transports collectifs, bien sûr, mais plus souples et fonctionnant sur des plages horaires étendues, des itinéraires cyclables, des cheminements piétonniers, la prise en compte de l’autopartage et du covoiturage …

Dissocier l’usage de la possession. Ils veulent aussi pouvoir passer facilement d’un mode à l’autre, mais aussi stationner leur voiture ou leur vélo à la gare et les retrouver entiers quand ils reviennent. Petit à petit, les pionniers qui pratiquent l’autopartage ou le covoiturage découvrent que la voiture est un mode de déplacement comme un autre et que son usage peut être dissocié de sa possession. Dans ce contexte, les collectivités locales, autorités organisatrices des transports, sont de plus en plus appelées à procurer non pas seulement un service public de transport collectif, mais un service public de la mobilité durable, offrant des alternatives diversifiées à la voiture particulière utilisée en solo.

Dans les villes, après des réflexions et des débats dans le cadre des PDU, le partage de la voirie au profit des piétons, des cyclistes et du transport collectif est de plus en plus fréquent. Plus d’une vingtaine d’agglomérations se sont dotées ou ont un projet de tramway. Elles réalisent aussi des sites réservés pour les autobus dans les centres-villes mais aussi pour pénétrer dans les villes. Entre Voiron et Grenoble, c’est le département de l’Isère qui a pris l’initiative de réserver une voie pour les autobus aux abords de Grenoble.

Les régions, nouvelles autorités organisatrices des TER, ont profondément modifié l’offre : avec des services plus fréquents, du matériel neuf, des tarifs attractifs, la demande suit et l’usage du TER progresse rapidement.

Le vélo fait de plus en plus d’adeptes. Les autorités organisatrices diversifient aussi leurs partenaires pour pouvoir offrir des services diversifiés et adaptés : ainsi, les taxis participent à l’exploitation de services, en zone rurale, mais aussi dans le périurbain ou pour assurer des services de soirée.Les entreprises et les administrations s’y mettent en mettant en œuvre des plans de déplacements d’entreprises ou d’administrations.

Cette prise de conscience de nos concitoyens, les efforts consentis par les collectivités pour développer et diversifier l’offre de transport collectif, pour permettre de se déplacer plus facilement à pied ou en vélo commencent à porter leurs fruits. L’usage des transports collectifs progresse à nouveau. Le vélo sort de la confidentialité et a de plus en plus d’adeptes. Nos concitoyens redécouvrent la marche, très bonne pour la santé et contre l’obésité, mais aussi plus agréable dans des villes qui ont tourné le dos au « tout voiture ».

La mobilité durable est donc en marche. Dans les centres-villes, c’est à peu près gagné, mais il ne faut pas s’arrêter là et il nous faut inventer des alternatives à l’utilisation de la voiture particulière en banlieue et dans le périurbain.

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