Adhérez-vous à l’objectif d’accélération des énergies renouvelables affiché par le projet de loi ?
Nous souhaitons cette accélération depuis des années. Même s’il survient au cœur de l’été, ce réveil envoie un bon message. Les ombrières photovoltaïques sur les parkings, c’est très bien : cela confirme une disposition de la loi Climat & Résilience. De même pour les délaissés autoroutiers : il est temps que la loi permette de les exploiter.
Mais sur le photovoltaïque, nous aurions aimé que le projet s’intéresse à d’autres surfaces artificialisées : les toitures logistiques offrent un bon créneau. Le poids des panneaux ne constitue pas un obstacle : les Pays-Bas ont trouvé la solution.
Pensez-vous à d’autres gisements ?
L’Ademe répertorie de nombreux territoires pollués et industriels incompatibles avec de nouvelles activités humaines, du type Metaleurop, dans le Nord. Dans leur quête de grandes surfaces, les porteurs de projets pourraient trouver l’offre qu’ils cherchent, d’autant plus qu’en général, ces sites se trouvent à proximité des lignes électriques. Cela limite l’effort demandé à RTE.
Pour l’éolien offshore, l’idée d’organiser le débat public par façade maritime répond-elle à vos préoccupations ?
Cette proposition va dans le bon sens, même s’il faut déplorer le fait que l’Etat maîtrise de moins en moins les données nécessaires à l’éclairage du débat. Avec un gros temps de retard, la France s’inscrit enfin dans une logique de planification.
Cela rend d’autant plus incompréhensible le feu vert accordé fin juillet à deux projets de parc éolien au large de l’île d’Oléron, à la suite d’un débat public qui avait écarté la zone initialement pressentie. Il semble que la ministre de la transition énergétique ait confondu vitesse et précipitation.
Quels commentaires vous inspire l’idée de la redistribution des revenus des exploitations d’énergies renouvelables aux riverains ?
Cette disposition nous tracasse. Offrir des chèques aux riverains n’aurait guère de sens. Pourquoi ne pas flécher le financement d’actions qui accéléreraient la transition énergétique ? Les revenus à répartir offriraient une bonne occasion.
Votre fédération se sent-elle correctement associée à la concertation qui démarre ?
Nous sommes en relation directe et étroite avec les ministères, en plus de la sollicitation qui découlera de la saisine du Conseil national de la transition énergétique.
Dans ces discussions très intéressantes, nous veillons au respect du « en même temps » qui nous tient à cœur pour relever deux défis indissociables : la biodiversité et la transition énergétique.