L’assemblée générale de la Fédération des négociants en appareils sanitaires, chauffage-climatisation et canalisations (Fnas), qui s’est tenue le 16 mai 2014 à Paris, a permis à son président, Patrice Guiraud, de dresser un bilan sans concession de 2013. « Globalement le marché a affiché un recul de 1%, avec des évolutions en dents de scie parfois déroutantes sur l’année et, au final, une image peu rassurante de nos activités, estime-t-il. Quant au premier quadrimestre 2014, ce n’est pas terrible en termes de ventes. » Si pour le président de la Fnas, le taux de sinistralité financière n’est pas catastrophique, c’est parce que « tout le monde fait très attention ». A ces sujets d’inquiétudes d’ordre économique se sont ajoutés les atermoiements sur l’éco-taxe, FeeBat, l’écoconditionnalité et la réforme de la formation professionnelle et de la représentation professionnelle.
Le mot d’ordre est donc : pas de prise de risques. Pour autant, Patrice Guiraud souligne que dans une telle situation, il est fondamental de développer les segments porteurs pour l’avenir, comme l’accessibilité « auquel on ne peut répondre que par le stock, la compétence et la connaissance des nombreuses règles et normes ». D’ailleurs, la convention organisée par la Fnas à la suite de son assemblée générale abordait exclusivement cette thématique.
Les intervenants ont permis de mieux appréhender le poids de ce marché. Rien que pour les produits et services dédiés aux personnes de plus de 65 ans, il était estimé à 93 Mds€ en 2013 (pour une cible disposant d’un pouvoir d’achat de 429 Mds€). Qui plus est, l’évolution démographique et le profil des retraités devraient amener ce marché à 130 Mds € en 2020, pour une cible disposant d'un pouvoir d'achat de 636 Mds€.
De telles perspectives justifient de bien cerner, d’une part les spécificités et les attentes distinctes des populations cibles pour constituer le plan d’offre et les arguments commerciaux, d’autre part la complexité des contraintes réglementaires et le millefeuille d’aides disponibles pour le donneur d’ordres. La formation et la recherche de partenaires restent donc prioritaires pour aborder ce marché. Une exigence résumée par Jean-François Chossy, ancien député-maire, auteur notamment de la loi de 2005 sur le handicap : « Toute la filière bâtiment doit être formée : de l’architecte à l’installateur. »
Jean-François Chossy a conclu l’événement, en interpellant les négociants et industriels présents : « Vous avez envie de faire des choses dans ce secteur, alors passez de l’approche handicap à celui du confort d’usage, car ce qui est fait pour les uns est bénéfique pour tous les autres… Et ne stigmatisez pas : passez d’une logique de prise en charge à celle d’une prise en compte. »
Sur le segment de l’efficacité énergétique, Patrice Guiraud a de nouveau rappelé la position de la Fnas, inquiète du projet de réforme des CEE qui pourrait freiner les travaux de rénovation énergétique. La fédération est d’autant plus concernée que ce segment demeure le moteur d’activité de ses membres et son principal sujet de mobilisation : certification Eco Efficacité Energétique Service Pro des points de vente (64 à ce jour), partenariats avec l’Alliance Solutions Fioul, GDF-Suez, EDF, GrDF, Total, le Synasav, RGE et écoconditionnalité… « Tous ces sujets font que nos clients ont besoin de services, a souligné Patrice Guiraud. C’est une chance pour le négoce. Nous avons un rôle à jouer, notamment auprès de la nouvelle génération d’installateurs, et si nous remplissons bien ce rôle la place du négoce ne sera pas remise en cause. »
Enfin, sur le projet de rapprochement entre les fédérations des diverses branches du négoce bâtiment, Jean-Pierre Campech, élu vice-président de la Fnas en 2013 pour initier ce travail, a jeté l’éponge. Patrice Gruat reprend ce dossier en direct.